Confidences

J’ai assisté ce week-end au mariage de Romain et Laetitia. Romain est le premier de mes amis qui passe devant monsieur le Maire !

J’étais un peu stressée samedi avant de me rendre à la mairie (imaginez le stress des mariés à côté ! lol) car je n’avais pas vu la plupart de mes amis de lycée depuis 5 à 7 ans, et je me rendais seule à la cérémonie. En fait, j’ai été accueillie par Romain himself, puis par son père, qui m’a eue comme élève de maths en seconde pendant 2 mois, à l’époque où j’étais encore bonne en maths (sic !).

Après la mairie et la séance photos, nous sommes allés à l’église. La séance a été assez rapide car la cérémonie a commencé à 17h30 et le prêtre devait dire une messe à 18h dans une autre commune ! Il a eu un peu de retard à mon humble avis… Mon cousin, j’ai nommé Guillaume, et sa copine Pauline, était de la partie « église/vin d’honneur » car c’était un ami d’enfance de Romain.

Les pieds dans des chaussures, elles-mêmes sur l’herbe, le nez au vent et au soleil, le vin d’honneur était très sympa dans la verdure, à côté de terrains de jeu. En dehors de peaufiner mon bronzage (ça, je l’ai vu le lendemain lol), j’ai fait beaucoup plus intéressant : détente, prise de nouvelles des uns et des autres… Je me suis aperçue qu’un ami de collège et lycée travaillait… à Saint-Mandé, à quinze minutes à pieds de chez moi, autrement dit en Ile-de-France « à côté de chez moi » ! J’ai bien discuté avec Florence, que je ne connaissais pas trop et qui travaille sur les Champs-Elysées, nous devrions nous voir pendant l’été (une fille bien qui ne boit pas et n’aime pas se garer, ça ne vous fait pas penser à quelqu’un ? ;-)).

Tout ça avait des airs de souvenirs de lycée : les cours, la classe de neige, voire la 4e à Rome, les histoires, les blagues. Quelques années de plus mais nous sommes toujours les mêmes !

La soirée était super. Nous devions être 150. J’étais au milieu des couples lol, une table de 12, que des anciens du lycée et leurs copines respectives. Placée en face d’Alexandre, autrement appelé « Bébelle », on s’entendait bien :
– « eh Alex, tu veux mes magrets ? »
– « ouaiiiiiis »
– « eh, tu veux mon pintadeau ? »
– « ouaiiiiiis »
– « tu veux mon champagne ? »
– « t’assures Lili ».

Bref, jusqu’à plus de 4h, nous avons papoté, chanté, dansé, mangé…

Il fallait voir nos têtes au repas du lendemain midi ! Comme l’a si bien dit Xavier, témoin d’un jour, « c’est la première fois que j’ai la gueule de bois sans être bourré » !

Je ne sais pas trop si le monde est beau ou si le monde est fou.

En lisant les journaux, je suis tellement aterrée de lire certains articles que j’en ai régulièrement les larmes aux yeux sur ma banquette de métro. On a beau se dire que les gens sont forcément blasés, on n’ignore pas que derrière l’encre se cachent des faits réels, parfois inconcevables.

Et puis les journées passent, des gens sourient, on a comme la preuve que les liens peuvent être sains, beaux ou simplement qu’ils ont une existence positive. Et, le coeur léger, on rend les regards souriants, on dit merci au monde d’exister. Les moments d’exhaltation succèdent aux moments de torpeur. Le même coeur serré peut s’ouvrir à l’infini.

Perdus dans nos pensées, on se fait rattraper par l’image d’un type caché nu dans des buissons (samedi dernier), par un groupe de jeunes bourrés qui font pitié tant ils transpirent le malheur, par des « t’habites près d’ici ? », l’image d’une nana les joues en larmes quelques mètres plus loin qui implore son mec, faisant non de la tête face au oui de l’autre (ce soir). On ne sait pas si les gens sont heureux, s’ils sont équilibrés, ce qui les trouble. On ne sait pas s’il faut craindre, affronter ou ignorer. L’absolu côtoie le néant.
Face à cela, la vraie certitude, c’est que l’on se sent profondément exister, dans la douleur ou dans l’euphorie. On ne peut pas solder nos rêves en se laissant déborder par la misère psychologique qui règne en bien des endroits.

Je suis heureuse mais je ne sais pas si le monde est beau ou si le monde est fou…

La fête des voisins fait parler d’elle depuis quelques années. On n’en finit pas de lire des articles sur les voisins réjouis par cette soirée d’échanges conviviaux.

En début de mois et au lendemain du jour où je m’interrogeais sur l’organisation de cette fête dans mon groupe d’immeubles, je vois une affiche au feutre dans mon hall qui invite les résidents à ramener leurs couverts, un plat, une boisson et leurs fesses le mardi 27 mai au soir.

Mon caractère discret et sociable y voit l’occasion de connaître d’un peu plus près les personnes qui vivent à côté de moi dans ce nouvel univers qui me plaît tant.

Seulement, petit hic : la pluie s’invite sérieusement à la fête !

Je rentre du travail à 19h55, soit 5 minutes avant le début de ladite fête. Et il pleut. Une voisine propose son garage donc c’est entre les étagères que nous passons la soirée.

On dégage finalement pas mal de profils :
– la mamie gentille derrière son côté pointilleuse,
– la mamie malade qui radote et scrute le cadran de sa montre pour prendre ses pilules au bon moment,
– la femme qui élève son fils avec un point de vue ultra-tranché sur tout (« Cannes, c’est nul », « Bienvenue chez chez les ch’tis, c’est nul », « le salon du livre, c’est nul »… aheum… oui, en fait, j’ai tout testé !… et aimé) quitte à affirmer tout et son contraire. Ok, on ne discute pas,
– la femme bizarre (« folle » diront certains, « elle a ses bons côtés » diront d’autres après l’avoir allègrement critiquée), qui se trouve être ma voisine la plus directe,
– les deux petits couples trop mignons, jeunes actifs,
– toute une flopée d’arrivés en France, avec ou sans la nationalité française, avec de bons plats de leurs villes d’origine,
– l’enseignante sympa, dynamique, à laquelle j’évite de dire trop vite que je travaille dans le ministère dont elle dépend… mais quelqu’un a vendu la mèche trop tôt !
– pas mal d’absents qui ont toujours tort (le musicien au look spé et son chien cradingue, etc.).

Un maire adjoint et le photographe de la commune sont passés nous prendre en photo… Il faut dire qu’il fallait en vouloir pour trouver des voisins qui ne se laissent pas démonter par l’orage.

Cela dit, c’était sympa. Je suis restée jusqu’au bout. C’est comme ça que je me suis retrouvée à 1h du mat’ près de mon four à surveiller un gâteau qui devait s’avérer loupé pour le pot de départ de ma collègue le lendemain. Au terme d’une journée marathon avec rdv chez l’ophtalmo, achat de cadeaux divers pour ma collègue, etc., inutile de préciser que je me suis effondrée sur mon lit 😉