Un bento de quinoa pour le déjeuner

Si vous me suivez sur Twitter, Instagram ou me connaissez « dans la vraie vie », peut-être savez-vous que je suis à un tournant dans mon régime alimentaire. En effet, sur les conseils d’Isabelle Trombert, je me suis rendue dans un laboratoire afin d’effectuer un test des intolérances alimentaires. En cause ? Des symptômes assez variés, dont certains de plus en plus gênants. Verdict ? De nombreux aliments du quotidien apparaissent sur la liste de ceux « à éviter ». Pour combien de temps ? Les sources n’ont pas exactement le même discours mais l’idée est au moins de supprimer ces aliments de base pendant plusieurs mois et de faire l’état des bénéfices. Si cela fonctionne, les indicateurs physiques et ressentis devraient parler d’eux-mêmes. Un sacrifice pour un bien pourrait-on dire. Une chose est sûre : l’aventure qui m’attend en cuisine n’est pas simple.

Si mes maux ne transparaissent évidemment pas sur le blog, mes proches, qui me côtoient aussi à table, m’ont plutôt dit « bonne idée » ou « c’est une bonne chose » quand je leur ai parlé de ce test. Le fait d’être malade après avoir mangé certains plats mérite en tout cas d’être creusé. Mais que je ne vous laisse pas penser que je n’ai rien fait. J’ai, il y a une dizaine d’années principalement, vu trois gastro-entérologues (l’une était persuadée que j’étais intolérante au gluten, ce que les examens sanguins n’ont pas confirmé), subi un examen à l’hôpital qui a confirmé mes problèmes inflammatoires, etc. On m’avait finalement globalement dit « c’est comme ça » et que j’étais trop stressée. J’ai depuis trouvé un équilibre relatif avec tout ça, hors petites périodes de crise.

Les intolérances ne sont pas des allergies. Elles se manifestent pas des troubles chroniques mais ne sont pas un rejet total du corps. Rien à voir avec le fait de se retrouver à l’hôpital, de gonfler de partout ou d’être recouvert de plaques.

Aubergines et tomates au four

Des aubergines et des tomates bien cuisinées : par ici les saveurs !

Le test des intolérances alimentaires du laboratoire Zamaria

Le test des intolérances alimentaires coûte 185,10€ au laboratoire Zamaria (prix : septembre 2017). Sur place, il m’a été demandé d’ajouter deux tests, l’un pour dépister la candidose (avec un résultat parfait pour moi : ouf), l’autre relatif à l’état de la flore (là, le résultat n’aurait pas pu être bien pire). Addition supplémentaire : 36€. Évidemment, ces 221,10€ ne sont pas remboursés du tout. Autant dire qu’ils engagent à quelque chose envers soi-même.

Ces tests sont controversés. Si l’homéopathie ou tout ce qui touche à la santé le sont déjà alors qu’ils peuvent concerner de nombreuses personnes, imaginez-vous ce test des anticorps IgG… Pour certains, tant que l’on n’est pas gonflé ou aux urgences, c’est que c’est dans la tête. Il n’y a de toute façon qu’une manière d’être fixé(e) : c’est de tester. Ai-je un problème ? Oui. J’ai des indicateurs et saurai d’ici quelques temps si « cela » va mieux ou non.

À la prise de rendez-vous pour la prise de sans, la veille de l’examen, mon interlocutrice a été agréable (je le dis car les avis Google m’avaient laissé penser le contraire). Bref, je n’avais plus qu’à me rendre au laboratoire Zamaria un matin.

Sur place, le professeur m’a posé des questions pour voir ce que le test avait à m’apporter : avais-je des maux de ventre, de quelle nature, des douleurs articulaires ou musculaires, des maux de tête, à quelle fréquence, etc.

Il m’indique les règles à suivre après réception des résultats :

  • l’éviction des aliments « à éviter » ou « limites » doit être totale pendant 3 à 6 mois. Si je ne peux pas faire autrement à l’occasion d’une fête, un micro-écart exceptionnel peut rester possible.
  • varier au maximum les aliments à l’intérieur de la catégorie autorisée et jouer avec les épices, etc. Mes lectures m’ont appris qu’il fallait éviter de manger un même aliment, que l’on supporte bien, pendant au moins 3 jours.
  • passer toujours au moins 20 ou 30 minutes à table, pour chaque repas
  • bien mastiquer : c’est dans la bouche que commence la digestion

En regard, les promesses sont les suivantes :

  • la pleine forme à la clé
  • les problèmes de peau devraient baisser de 70%
  • l’anxiété devrait être calmée
  • 3-4 kgs devraient être perdus (si je pouvais carrément rendre ceux des 4 dernières années !)

Le suivi de ces conseils devrait faire 80% du travail, les 20% restants étant le travail du professionnel qui me suit.

16 jours après le test, j’avais l’enveloppe des résultats dans ma boîte aux lettres !

Intolérances alimentaires : le verdict

Je m’attendais à voir certains aliments à éviter car je sais que je ne suis pas bien après avoir pris quelques gorgées de chocolat chaud (pire que tout !), éventuellement du pesto, du houmous, une tranche complète de saumon fumé (trop gras ?), un excès de Pringles (j’évite hein), de l’artichaut (je me revois encore et toujours malade après en avoir mangé quand j’étais petite !), un mélange d’aliments trop différents, etc. La liste a confirmé certains aliments mais a eu son lot d’imprévus.

Sont apparus comme à éviter ou « limites » : caséine, laits de vache, chèvre, brebis, blanc d’œuf, petits pois, orge, couscous, semoule de blé, riz, farine de blé, sole, chou (pas tous les types), pomme de terre, cerise, datte, litchi, grenade, amande, noix du Brésil et de cajou, noisette, cacahuète, pistache, graine de soja, graine de moutarde et, dans une mesure moindre, haricots rouges, gliadine (gluten), son, thon, alga, wakame, céleri, figue, orange, noix de cola, ginko.

Certains éléments prêtent à sourire un peu face à l’ironie des choses. Depuis petite, quand je veux mettre mon estomac au repos, je mange du riz, pensant que c’est l’aliment neutre par excellence. Or je découvre que c’est l’un des aliments que je digère le moins bien. Je me disais « même le riz ne marche pas ! ». Finalement, j’ai l’explication !

Les débuts vers une nouvelle alimentation

Il faut s’y résoudre : la yaourtière, que je suis seule à utiliser et qui a une place de choix dans la cuisine, prend le chemin du placard. Le fromage était jusque là l’élément central de mon petit-déjeuner.

Je ne pense pas être trop perturbée par le fait d’avoir quelqu’un qui mange des pâtes au fromage à côté de moi sachant que la présence de Monsieur m’est d’un grand soutien. Cuisiner seule avec des contraintes me déprimerait probablement beaucoup plus. D’ailleurs, il aime cuisiner et ne voit pas particulièrement comme un obstacle, à ce stade, le fait de devoir changer nos habitudes, même si ce sont les miennes plus que les siennes.

L’entourage plus large pourrait avoir plus de mal à « faire avec ». Je crains que ma vie sociale ne soit fortement perturbée car je n’habite pas près de chez mes amis, nous nous voyons dans Paris. Cela dit, il n’y a pas que les restaus dans la vie, il y a aussi les promenades, les expos, etc. J’ai aussi bien conscience que manger est un acte social. Et dois-je parler de la cantine de mon travail et de l’absence de cuisine ? Les premiers midis sans cantine (sans papotage donc) m’ont franchement déprimée. De là à voir une punition… Devoir décliner de super propositions de partenariat pour le blog me fend aussi le coeur et est une activité qui a ponctué ma semaine passée.

C’est un défi car si j’aime les plats préparés à la maison, les basiques me conviennent très bien : hop, des crudités, quelques herbes, un peu d’huile et c’est parti ! Je me suis rendue compte, au cours de ces premiers jours, que je ne vivais pas bien le fait de passer des heures quotidiennement en cuisine. Je ne sais pas si passer plus de 30 minutes par jour à préparer des plats pourra me faire sincèrement plaisir un jour. Je n’en ai encore jamais eu le goût.

Cake chocolat-banane maison

Cake chocolat-banane maison : une réussite ! Ouf !

Cake chocolat-banane maison

Aujourd’hui, les intolérants ne sont plus seuls : le web fourmille de recettes. Cela dit, il faut quand même pas mal farfouiller pour trouver des alternatives à autant d’aliments à éviter. Même les livres de recettes végétariennes sont truffés de recettes remplies d’éléments interdits. Même les livres dédiés, comme Les intolérances alimentaires, demandent de s’adapter largement. Quand le blé est évité dans une recette, on y trouve du riz, interdit. Quand le lait est supprimé, on trouve des laits végétaux d’oléagineux, interdits pour pas mal d’entre eux. En revanche, j’ai le droit à certaines céréales interdites aux intolérants au gluten.

Je suis en transition (mais bien avancée depuis le début) et ressens le besoin de m’organiser et un certain sentiment d’urgence. Je ne sais pas si je vais réussir à être parfaitement en accord avec les fruits et légumes de saison pour organiser des rotations suffisantes, même si je ferai au mieux. J’ai créé un document dans lequel je consigne des recettes, équivalences, etc. J’ai emprunté quelques livres (dont un qui m’a soufflé une recette immangeable : bonjour la déprime quand tu jettes un gâteau sur lequel tu as passé une heure et gâché des tas d’ingrédients). Et, pour trouver un côté un peu réconfortant, j’ai commencé un nouveau cahier de recettes, avec seulement des préparations que j’ai le droit de manger. J’ai aussi aperçu des livres – comme Green Life, de Mango & Salt et La guinguette d’Angèle – qui peuvent me donner des idées.

Pour les courses, je combine supermarché et magasin bio (comme il serait plus simple d’en avoir un tout près de chez moi !). Au supermarché, je m’aperçois que la composition des produits ne va pas du tout me simplifier la vie à coups d’amandes dans la tapenade et d’ingrédients interdits dans le houmous, le tarama (solutions envisagées pour remplacer le fromage le matin), la bolognaise, etc. Bon à savoir : le bio n’est pas toujours moins cher en supermarché qu’en magasin spécialisé (500 grammes de farine de châtaigne coûtent même près de 10 euros à Auchan contre moins de 8 à Biocoop). Une farine bio coûte en revanche le double à céréale égale qu’une farine non bio (je pense par exemple au sarrasin).

Farines diverses achetées en magasin bio

Premier shopping spécial intolérances dans un magasin bio

Pain maison fait avec de la farine de sarrasin et d'épeautre

Pain maison au sarrasin et à l’épeautre réalisé à partir d’une mauvaise recette : beaucoup trop de sel ! Gloups ! Pas mangeable…

Pain maison à la farine de teff et à l'épeautre

Pain maison à la farine de teff et à l’épeautre : plutôt bon même si encore un peu sec. La version farine de sarrasin et épeautre n’est pas moins compacte.

Quand Monsieur cuisine des aubergines, elles sont booooonnes ♥

Evidemment, ce n’est pas après 10 jours que je vais déjà voir du mieux. Il faut du temps pour éliminer ce qui nous a « fait du mal » avant de cicatriser puis de réintroduire un jour à doses diverses les produits à éviter (le blé pose beaucoup moins problème que la caséine pour moi par exemple). Pour l’instant, j’ai surtout été surtout beaucoup plus anxieuse et stressée – voire carrément déprimée en semaine – que lorsque je mangeais encore du fromage sans me poser de question et pouvais manger à droite à gauche en société. Et j’essaie de ne pas penser aux voyages, qui sont très importants pour moi. Bref, il faut se poser, essayer de gérer au jour le jour, se documenter pour se nourrir correctement et trouver des réponses à mes nombreuses questions (je n’ai toujours pas compris dans quoi trouver les deux protéines de lait auxquelles j’ai le droit), etc. On y croit !

Nul doute que je vous en reparlerai.

Je ne peux pas terminer ce billet sans vous dire que, si vous vous posez des questions sur votre propre sort, je vous encourage vivement à chercher autour de vous un professionnel qui pourra vous conseiller.

En revanche, si vous avez des conseils ou des ressources, n’hésitez pas à m’en faire part !

Edit : j’ai dû interrompre le régime après environ deux mois (découvrez mon bilan). Je n’ai pas constaté de mieux. J’étais épuisée de ne faire que cuisine, déprimée de ne plus pouvoir sortir et mes défenses immunitaires n’ont pas su me défendre contre les infections hivernales. J’ai été hospitalisée une semaine pour la première fois de ma vie en fin d’année.

Appelez-moi Lili. J'ai 41 ans, vis avec Monsieur, nos deux fils nés en février 2022 (Poussin) et octobre 2024 (Baby A), et, au rythme d'une garde alternée, avec son ado Junior, 18 ans. Originaire de Troyes et après avoir commencé mes études à Nancy, je suis arrivée en Ile-de-France en 2003 et vis désormais à Montrouge. J'aime voyager, bruncher, lire ou voir une comédie romantique... aller au théâtre ou pratiquer la zumba et le body balance font également partie de mes centres d'intérêt mais ne se combinent en ce moment pas à mon emploi de jeune maman.

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