Mi-novembre, je me suis échappée au château de Versailles le temps de quelques heures. Le prétexte était tout trouvé : la découverte en avant-première de « Versailles revival, 1867-1937 », la nouvelle exposition présentée dans les salles d’Afrique et de Crimée. C’est un plongeon dans une époque assez peu étudiée jusqu’à présent et basée sur la curiosité et le plaisir qui nous est proposée. Elle n’est pas complètement chronologique mais nous offre un voyage dans le temps assez clair. J’ai en tout cas beaucoup aimé la parcourir, découvrir de nombreuses œuvres qui m’ont vraiment plu et en apprendre davantage sur l’histoire des lieux et de l’art. J’espère vous donner envie d’aller vous y plonger à votre tour !

« Cent ans après la Révolution française, à l’aube de la « Belle Époque », un phénomène spectaculaire d’engouement, de nostalgie, de curiosité et de passion se développe autour du Versailles de l’Ancien régime. À travers près de 350 œuvres, documents et photographies, l’exposition retrace ce moment surprenant de l’histoire de l’art où Versailles prend place parmi les grands motifs littéraires, picturaux et musicaux, tandis que s’engage un grand programme de restauration et de remeublement du château« .

L’exposition s’ouvre sur un décor mural sur le thème de la danse et de la musique et l’idée de refaire un Versailles qui ne serait pas le Versailles d’origine. On a peut-être trop souvent tendance à penser au seul Louis XIV puis à l’époque qui nous est contemporaine mais le domaine a été le théâtre de bien d’autres pans de l’histoire !

Un triptyque réalisé en 1928 par Lucien Jonas pour l’hôtel de la Croix d’Or de Soissons et des vases en plomb dessinés par Marcel Lambert pour le Grand Trianon

Faisant écho à l’exposition sur Marie-Antoinette présentée en ce moment à la Conciergerie, on plonge en 1867, en plein second Empire, à l’époque de la grande exposition dédiée à l’épouse de Louis XVI. L’impératrice Eugénie, qui lui vouait une véritable passion et allait jusqu’à se vêtir comme elle, s’y est beaucoup investie. Cette fascination a ensuite gagné les milieux artistique et littéraire.

« Versailles revival » présente notamment un sublime portrait de l’impératrice Eugénie signé Franz Xavier Winterhalter, exposé d’habitude à Washington. L’on peut aussi voir une reconstitution de la reconstitution de la chambre de Marie-Antoinette !

J’ai beaucoup aimé la peinture de George Roux représentant la famille royale en gondole sur le Grand Canal. Au-delà de ses jolies couleurs, l’on peut y voir le symbole de la fin de l’Ancien régime avec ses nuages, son soleil couchant et son bateau prêt pour le naufrage.

La Famille royale en gondole sur le Grand Canal, de George Roux

Louis XV et Mme du Barry par Joseph Caraud

Le Bain des dames de la cour au XVIIIe siècle

Les artistes et artisans russes ont joué un rôle important dans le revival de l’époque de Louis XVI. La famille Benois était une famille de conservateurs, y compris à L’Ermitage. Différentes œuvres d’Alexandre Benois sont présentées. L’artiste, qui  n’a jamais représenté l’intérieur du château, se disait « ivre de Versailles ». Ses représentations de l’Orangerie de Versailles ou du Bain de la Marquise sont superbes. Son point de vue est d’autant plus original qu’il a même représenté Louis XIV en fauteuil roulant et donnant à manger aux poissons !

La IIIe République s’est installée au château, qui a été marqué par deux événements historiques majeurs :

  • la Proclamation de l’Empire allemand, le 18 janvier 1871, à la galerie des Glaces. C’est grâce aux Allemands que Versailles serait devenu ce qu’il est aujourd’hui. Le rappel est fait que la France a écrasé et harcelé les autres pays… Les Anglais et Allemands le savent.
  • la signature du Traité de Versailles, le 28 juin 1919, également à la galerie des Glaces

Jean-Louis Forain a magnifiquement croqué Clémenceau !

Un tableau immense représentant la fête du centenaire des États généraux est exposé.

Les conservateurs du château se sont beaucoup investis pour lui rendre sa splendeur. Pierre de Nolhac, directeur du musée de 1892 à 1920 et représenté à son bureau, est décrit comme la grande figure de cette entreprise. J’adore ce tableau ! ♥

Pierre de Nolhac par Henri Girault de Nolhac

Une salle est consacrée aux peintures de Maurice Lobre. L’artiste a représenté un Versailles assez vide, datant d’avant le remeublement massif de la deuxième moitié du XXe siècle.

L’exposition m’a appris, à travers sa salle dédiée à la poésie et à la littérature, que Marcel Proust avait séjourné plusieurs fois à Versailles.

Proust par Jacques-Émile Blanche

Gaston La Touche est décrit comme celui qui « a poussé le plus loin le fantasme d’un Versailles Belle Époque« . Ses peintures sont si colorées qu’on les croirait, pour certaines et à l’heure des filtres Instagram, saturées. Il nous conduit aux côtés d’un carrosse ou encore dans une fête de nuit.

L’exposition se termine sur de jolies représentations versaillaises, que l’on intégrerait volontiers à nos décos (non ?).

J’espère vous avoir donné envie de découvrir « Versailles revival » à travers cet article. L’exposition m’a vraiment appris des choses et est évidemment également l’occasion de profiter un peu de château.

Bonne visite !

Versailles Revival 1867-1937
du 19 novembre 2019 au 15 mars 2020

Château de Versailles
Place d’Armes
78000 Versailles
Le site du château

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Appelez-moi Lili. J'ai 41 ans, vis avec Monsieur, Poussin, notre fils de 2 ans, et, au rythme d'une garde alternée, avec son ado Junior, 17 ans. Originaire de Troyes et après avoir commencé mes études à Nancy, je suis arrivée en Ile-de-France en 2003 et vis désormais à Montrouge. J'aime voyager, bruncher, lire ou voir une comédie romantique... aller au théâtre ou pratiquer la zumba et le body balance font également partie de mes centres d'intérêt mais ne se combinent en ce moment pas à mon emploi du temps de maman d'un tout petit.

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