L’an dernier, je visitais pour la première fois le superbe monastère de Brou, situé dans l’Ain, à Bourg-en-Bresse. Les lieux m’avaient fait forte impression et j’avais été captivée par l’histoire de Marguerite d’Autriche, dont la vie n’a pas été simple – sa devise « Fortune Infortune Fort Une » nous le laisse aussi entrevoir – mais qui reste un personnage important.
J’ai eu le plaisir d’y retourner en ce début d’été à l’invitation du Centre des monuments nationaux car l’actualité du monastère est riche : un nouveau parcours de visite avec de nouvelles salles à découvrir, une exposition sur les primitifs flamands, une nouvelle édition du spectacle nocturne Couleurs d’amour, quelques restaurations, etc. Et mon petit doigt me dit que les lieux n’ont pas fini de nous surprendre ! L’émerveillement devant les lieux est intact. Et si vous alliez voir cette beauté architecturale de vos yeux ?
Redécouvrir le monastère de Brou
Pour connaître l’histoire du monument et celle de Marguerite d’Autriche, je vous invite à consulter mon précédent article. Vous partirez ainsi sur les traces des dynasties de Savoie et des Habsbourg ! Mais je vous en dis tout de même quelques mots.
Marguerite d’Autriche a failli être reine de France, reine d’Espagne et est finalement devenue duchesse de Savoie mais avec un époux, Philibert le Beau, qu’elle aurait follement aimé et qui lui aurait tout autant porté de sentiments. Elle était aux affaires du duché puisque son mari était très pris à la chasse. Philibert avait 24 ans lorsqu’il est mort. Plus tard, Marguerite d’Autriche a assuré la Régence quand Philippe le Beau, son frère, est mort à son tour. Elle a éduqué son neveu, Charles d’Espagne, qui n’est autre que Charles Quint. C’était donc une femme de pouvoir, qui a dirigé et a élevé plusieurs futurs rois et reines de pays européens. Impressionnant !
C’est par la façade, parfaitement blanche et nettoyée, que nous découvrons le monastère. Si elle ne ressemble à rien de ce que l’on peut voir en France, c’est parce que l’architecte était bruxellois. Y sont représentés Saint-Nicolas-de-Tolentin, Saint-Pierre, Saint-Paul, les fleurs de Marguerite, l’emblème de Marguerite (CQFD), des lacs d’amour, l’emblème dynastique de Bourgogne, etc.
Les portes de l’église sont petites car ce n’était pas une église paroissiale mais une église des moines, ouverte seulement pour quelques occasions dans l’année. Elle s’ouvre vers une (vaste) chapelle funéraire, au sein duquel le tombeau de Marguerite d’Autriche vient d’être restauré. Devant l’église, on remarque le cadran solaire qui a servi à rythmer les travaux de la construction.
Les trois cloîtres du monastère
Les appartements de Marguerite d’Autriche : de nouvelles salles à visiter
En 2018, le monastère de Brou offre un nouveau parcours de visite grâce à l’ouverture des appartements destinés à Marguerite. Le mot « destinés » vient rappeler qu’elle n’a jamais pu en avoir l’usage. Elle est morte sans pouvoir revoir le monastère achevé, sachant qu’elle supervisait le chantier à distance.
Ses appartements ne sont pas meublés comme pourrait l’être une chambre par exemple. L’on peut en revanche en apprendre plus sur Marguerite d’Autriche et son rôle avant de découvrir une exposition sur les chantiers récents.
Cette ouverture permet l’accès aux parties hautes des trois cloîtres, donnant ainsi de nouveaux points de vue sur le monastère. Et quelle quiétude ! J’espère que cela transparaît sur les photos mais Brou est vraiment un lieu où l’on se sent bien.
Les projets continuent après 2018. Le jardin va évoluer dans l’idée de mieux rendre l’idée que le monastère était autrefois à la campagne et non en milieu urbain. L’administrateur espère aussi pouvoir ouvrir un jour les cuisines, la cave et la salle basse. À suivre !
L’exposition « Primitifs Flamands, trésors de Marguerite d’Autriche »
L’exposition »Primitifs Flamands, trésors de Marguerite d’Autriche« , de Jan van Eyck à Jérôme Bosch, est présentée au monastère de Brou jusqu’au 26 août 2018. L’époque concernée par les primitifs flamands est le XVe et le début du XVIe siècles, entre 1430 et 1530. Marguerite d’Autriche a eu l’une des plus riches collections d’art du Nord des Alpes. Elle a fait de nombreuses commandes. Mais son trésor a été dispersé…
L’exposition est gratuite pour les moins de 26 ans et ouverte tous les jours de 9h30 à 18h.
Musée municipal
J’avais aussi eu l’occasion de vous en parler plus longuement : le monastère de Brou accueille le musée municipal de Bourg-en-Bresse. Ce dernier rassemble à la fois de l’art troubadour, de l’art flamand, des peintures françaises et flamandes du XVIIe siècle, etc. Nous n’y sommes que brièvement passés lors de cette seconde visite.
Couleurs d’amour : un spectacle nocturne de lumières
Si vous aimez les projections sur les façades à la nuit tombée, Bourg-en-Bresse a de quoi vous séduire. J’avais découvert l’édition 2017, Couleurs d’amour revient en 2018 sur le thème des couples de légende de l’Antiquité à nos jours : Antoine & Cléopâtre, la Belle et la Bête, Pierre et Marie Curie, etc. Voir le Taj Mahal projeté sur la façade du monastère, ce doit être grandiose ! Le théâtre et l’hôtel de ville sont aussi concernés.
Couleurs d’amour a lieu tous les jeudis, vendredis et samedis, jusqu’au 8 septembre 2018. Au monastère, cela dure 15 minutes et est diffusé cinq fois, à partir de 22h.
Un déjeuner au chalet de Brou
Juste en face du monastère, vous ne pourrez pas manquer la terrasse du restaurant le chalet de Brou. Ce dernier propose une cuisine du terroir.
Nous y sommes allés en groupe et avons goûté un menu unique ou à deux choix. J’ai ainsi dégusté :
- une salade de feta, courgette grillée, tomates confites, menthe, oignons rouges et pain pitta (12€) en entrée : déjà presque un plat !
- le poisson du marché (18,50€) en plat, une valeur sûre
- un œuf à la neige, crème anglaise et caramel (8€), plutôt destiné aux becs sucrés
En semaine, on peut y déjeuner à partir de 16€ entrée-plat ou plat-dessert. Le week-end, on trouve des menus à partir de 28€.
J’espère vous avoir donné envie de visiter le monastère de Brou, si vous ne vous y êtes encore jamais rendus, ou d’y retourner pour découvrir la riche actualité du monument !
Ah ! Et si vous connaissez des étudiants qui cherchent un sujet de mémoire, le monastère a encore beaucoup à apprendre sur la présence monastique entre ses murs sur la période 1506-1790. Avis aux passionnés !
Monastère de Brou
63 boulevard de Brou
01000 Bourg-en-Bresse
Plein tarif : 9€
Fermé seulement 5 jours par an
Le site du monastère
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