En 2011, je m’extasiais devant l’exposition consacrée aux frères Caillebotte au musée Jacquemart-André. C’est en cet automne que je suis allée découvrir la propriété Caillebotte, située à Yerres, en Essonne. C’est là que Gustave a peint, en plein air, 89 toiles au cours des étés des années 1870. Une belle source d’inspiration ! Cette propriété typique du XIXe siècle a été aménagée dans les années 1830, dans le style « à l’anglaise ». Que ce soient les intérieurs, tout juste et magnifiquement réaménagés, l’exposition consacrée à Guillonnet présentée jusqu’au décembre ou le parc, labellisé « ensemble arboré remarquable », les raisons ne manquent pas de faire le déplacement. Un lieu à découvrir !
La maison Caillebotte
La maison Caillebotte se trouve à l’emplacement des seigneurs de Yerres au XVIe siècle. Elle a été transformée en villa de style néo-classique en 1824 par le restaurateur Pierre-Frédéric Boirel. Le domaine a été vendu en 1843 à la veuve d’un célèbre orfèvre et ébéniste de Napoléon Ier. C’est en 1960 qu’il est racheté par Martial Caillebotte, le père, qui fuyait alors les bruyants travaux haussmanniens de Paris (c’est drôle de lire ça maintenant, non ?). Les fils Caillebotte ont vendu le domaine en 1879, qui a fini par revenir à la ville en 1973. Voilà plus de 20 ans qu’elle fait des efforts de rénovation. En 2017, l’on peut dire que les intérieurs sont superbes ! Le mobilier national a effectué pour 30 ans de très beaux prêts !
Visiter la maison Caillebotte, c’est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur Gustave, qui n’était pas seulement peintre mais aussi un mécène discret et passionné, qui a beaucoup oeuvré pour l’impressionnisme. Il a à la fois aidé les artistes mais aussi légué de nombreux tableaux à l’Etat, faisant ainsi entrer cette peinture dans les musées nationaux (le musée d’Orsay est en actuellement bien nourri). Si le sujet vous intéresse, je vous encourage vivement à lire sa biographie ! Gustave était un passionné. Quand il s’est mis à la philatélie, il a écrit dans toutes les revues thématiques de l’époque. Sa collection de timbres est au British museum à l’heure actuelle.
Mais revenons à la maison ! La visite commence au rez-de-chaussée.
La salle à manger ne manque pas d’attirer le regard. A l’époque de son premier propriétaire, jusqu’à 36 convives pouvaient s’y retrouver.
Le salon était le lieu des dames. On y retrouve aujourd’hui de nombreux prêts du Mobilier national.
La pièce voisine, la salle de billard, était quant à elle plutôt une pièce destinée aux hommes.
Elle donne sur deux jolies petites pièces : le salon de musique et de jeu et le salon de lecture.
A l’étage, c’est la vie de Gustave Caillebotte et de ses frères Martial, compositeur lui aussi passionné de photographie et philatélie, et Alfred, curé, qui est narrée. Au fond du couloir, la chambre à coucher est meublée d’un mobilier imposant et d’origine, racheté en 2016.
Quelques marches plus haut encore, l’on découvre l’atelier de Gustave Caillebotte.
L’exposition temporaire présentée dans l’orangerie
Vous pouvez découvrir en ce moment l’exposition consacrée à Guillonnet, « À la recherche de la lumière », organisée du 18 novembre au 17 décembre 2017. Présentant une cinquantaine d’œuvres, elle est installée à l’orangerie de la propriété Caillebotte. Cela ne se voit pas forcément à travers l’exposition mais Guillonnet faisait plutôt des grands formats.
Octave Denis Victor Guillonnet (1872-1967) était peintre officiel de la IIIe République. La semaine, il travaillait sur ses commandes. Le vendredi, il recevait ses amis. Le week-end, il partait dans sa propriété de Garches. Bel emploi du temps, ne trouvez-vous pas ? Guillonnet comme Caillebotte étaient des peintres jardiniers.
Guillonnet cherchait toujours la lumière. Il a notamment honoré des commandes publiques en France et à l’étranger. L’on peut retrouver deux immenses tapisseries à l’université de Vancouver (j’espère m’en souvenir le jour où j’irai) ! Il a participé, avec son maître, à la décoration du pavillon des colonies pour l’exposition universelle de 1900. Voilà qui fait rêver, non ? Il a aussi illustré des menus de l’Elysée en son temps. Ses toiles ont été offertes à des chefs d’Etat.
Je vous laisse découvrir son oeuvre par vous-mêmes mais j’ai été vraiment très sensible à son coup de pinceau. Une très très jolie expo !
L’entrée est libre et l’orangerie est ouverte du mardi au dimanche de 14h à 18h.
Le parc de la propriété Caillebotte
Le parc de la propriété est vraiment vaste. Au hasard de la promenade, l’on découvre l’exède, la volière, la ferme ornée, le chalet suisse (si si !), la passerelle, la chapelle, le kiosque, la glacière, etc.
Lors de ma découverte, le paysage était automnal mais je ne doute pas du charme encore plus grand des lieux aux beaux jours !
Une association de bénévoles refait vivre le potager, même s’il est plus petit qu’à l’époque. Il couvre une surface de 1700m2 et est entretenu dans un esprit culturel et éducatif. Des visites guidées peuvent être organisées en semaine sur rendez-vous.
La chapelle Notre-Dame du Lierre a été restaurée en 2016. Elle avait été construite pour le curé Alfred Caillebotte. Joli cadeau de son père !
Un déjeuner à la table du parc
La table du parc est ouverte du mercredi au dimanche midi, de 12h à 14h et de 19h30 à 21h30. Elle fait salon de thé de 15h à 18h. Nous avons profité de la formule déjeuner, servie du mercredi au samedi, hors jours fériés. Pour entrée-plat ou plat-dessert, il faut compter 22€. Pour entrée-plat-dessert, l’addition est de 28€. J’ai accompagné le repas d’un jus de fruit (4€).
Comme nous étions un bon groupe, les plats ont été choisis pour nous. C’était très gourmand, il aurait fallu un solide appétit pour tout manger.
En entrée, on nous a servi du saumon fumé maison, crème de raifort et salade de betteraves aux noisettes.
En plat, nous avons dégusté une pièce du boucher (de très très belle taille, avis aux amateurs de viande), purée de maïs.
En dessert, nous avons dégusté une tarte tatin chantilly mascarpone.
J’espère que le récit de cette matinée et ce déjeuner à la propriété Caillebotte, à Yerres, vous a plu. Si vous aimez les belles choses, ne manquez vraiment pas cette visite !
Si vous les adorez, sachez que vous pouvez contribuer à financer des meubles et objets en faisant un don, en grande partie déductible de vos impôts : si vous donnez 20€, il ne vous en coûtera que 6,80€ ; si vous donnez 1000€ (sait-on jamais !), il ne vous en coûtera « que » 340€. On pense sans doute trop peu souvent au coup de pouce que l’on peut donner au patrimoine. Je ne l’ai encore jamais fait moi-même mais imagine que j’y songerai (surtout quand j’aurai moi-même déjà acquis ma résidence principale, même si ce n’est pas nécessaire d’attendre pour 20 euros).
Au-delà de ça, et même si je me répète un peu, j’espère vous avoir donné envie. Sur place, on s’imagine tellement vivre une tranche de vie au sein de la propriété : se promener dans le parc, s’installer dans la salle à manger… Une belle réussite !
Vous me direz si vous allez à la propriété Caillebotte ?
Propriété Caillebotte
8 rue de Concy
91330 Yerres
Le site de la propriété
Maison Caillebotte : 8 euros (3 pour les Yerrois)
Parc Caillebotte : gratuit
J’ai une voisine qui m’en a parlé l’année dernière et je n’ai pas pris le temps de suivre ses conseils pour aller visiter les lieux. Je dois dire qu’après avoir lu ce petit billet avec de belles photos, je suis convaincu que c’est un endroit à découvrir en urgence ! Je connais beaucoup de choses en ile de france, mais pas encore cette propriété Caillebotte. Vais peut être attendre les beaux jours par contre, vu la météo actuelle, demain je me rends au musée de la vie romantique à Paris. Je tacherai de faire un petit billet.
Le musée de la vie romantique est un si beau lieu (et notamment la partie jardin…). Oui, cela vaut sans doute le coup d’attendre qu’il fasse beau pour profiter davantage de la propriété Caillebotte ! Merci de ce petit mot ^^
Merci pour toutes ces news très documentées