Le Collectionneur de vœux est le 7e roman de Mia Sheridan que je lis. L’écrivaine est douée pour écrire des histoires originales. Celles-ci inscrivent à chaque fois une romance dans un cadre particulier avec un impact assez fort du territoire et/ou du cadre dans lesquels les événements se déroulent. Ici, la trajectoire de vie des personnages comprend des éléments marquants et l’histoire de la Louisiane est mise en avant. La lecture du Collectionneur de vœux de Mia Sheridan m’a fait du bien et dépaysée. Je me suis réjouie de découvrir une histoire singulière, avec une trame qui change de celle de mes dernières lectures.
Le Collectionneur de vœux : l’histoire
« Lorsque Clara intègre la compagnie de danse de La Nouvelle-Orléans, elle se trouve bien seule. Elle ne connait personne et ignore tout de cette ville au charme si étrange, aux légendes si mystérieuses. Comme celle que lui conte sa vieille voisine.
Il y a une propriété dans la ville dont le mur d’enceinte pleure et abrite une plantation en ruine, cernée par une végétation luxuriante. Il se dit qu’elle est hantée et abandonnée, mais que ceux qui ont un vœu à exaucer peuvent s’y rendre et glisser un message dans une fissure du mur… Le collectionneur de vœux le recueillera.
Clara veut en apprendre davantage sur les fantasmes de ce lieu et lors d’une visite au mur des pleurs, elle va découvrir que la propriété n’est pas abandonnée et qu’un homme, Jonah, y vit. Il est reclus depuis un terrible évènement qui a brisé sa vie. Clara va établir avec lui une relation qui s’approfondit chacune de ses visites.
Quelle est l’histoire de cet homme en souffrance qui se dissimule à la vue de tous ? Et quelle malédiction ancienne s’est abattue sur ces lieux, les condamnant à la ruine ? »
Mes impressions sur Le Collectionneur de vœux
Depuis que je suis allée à La Nouvelle-Orléans et plus généralement en Louisiane, je lis les romans qui s’y déroulent avec un regard particulier et un souvenir un peu ému. Dans Le Collectionneur de vœux, véritable ode au Vieux Sud (comme j’aimerais claquer des doigts et m’y retrouver !), on retrouve divers thèmes qui sont propres à ce territoire :
- les plantations, c’est-à-dire les anciennes maisons des riches planteurs, ainsi que le passé lié à l’esclavage du Vieux Sud américain. Le héros vit à Windisle, la maison de ses ancêtres. Dans le domaine se trouvent les anciennes cases des esclaves, dans lesquelles l’on entre du point de vue d’une esclave dans le passé et de nos jours. Ce pan de l’Histoire est très très fort en Louisiane et laisse un fort héritage. Des livres comme celui-ci contribuent à honorer la mémoire de ces hommes et de ces femmes qui ont trimé dans de vastes domaines.
- les fantômes : lorsque nous avions cherché un hôtel à La Nouvelle-Orléans, l’un de nos critères était qu’il ne soit pas hanté. Plusieurs fois, un hôtel nous avait plu puis nous avions découvert qu’il était habité… On y croit ou on n’y croit pas mais… gloups ! Dans le roman, Angelina, fille illégitime d’un planteur et d’une esclave, et son bienaimé qui l’aurait trahie, hanteraient Windisle et leurs âmes auraient besoin que la vérité soit faite pour quitter les lieux en paix.
- la magie, le vaudou et les malédictions. Une malédiction a été lancée et peine à être levée. Lorsque je suis allée à Nola, nous avions vu en groupe une prêtresse vaudoue (la réussite pro dont elle était la plus fière était sa réussite personnelle, nous n’aurons jamais rien su de ses pratiques), je n’ai donc pas eu de mal à m’imaginer les démarches de Clara, l’héroïne. Le Collectionneur de vœux distille la magie avec parcimonie. On ne peut que croire et imaginer ce qui est décrit.
- les masques. La Nouvelle-Orléans est un lieu de célébrations et de carnaval. Masques et colliers de perles y sont omniprésents. Dans ce roman, le masque apparaît sous un tout autre jour et pour d’autres raisons mais le parallèle ne peut qu’être fait.
Sans que l’histoire soit follement addictive, elle est très bien construite et j’ai adoré la suivre et apprécié son originalité.
Le Collectionneur de vœux parle également de justice, des choix que l’on fait, de la vanité et de l’ambition. Est-ce qu’un chemin que l’on emprunte l’est pour toujours ? Est-ce que notre perception des événements et de nous-même est forcément juste ?
L’héroïne, Clara, est danseuse. Elle est solaire, optimiste et a un très bon fond. La façon dont elle rencontre le héros, Jonah, est particulièrement originale. Lui vit reclus sur lui-même, se punissant et s’appliquant la justice qui ne semble pas, à son idée, avoir été rendue à l’époque où elle était son métier. En effet, Jonah est avocat et a exercé jusqu’à ce qu’un drame se produise. On ne peut que se demander comment l’on verrait les choses et comment on les gèrerait si l’on était à sa place.
Le roman fait le pont avec le passé et des chapitres sont consacrés à l’histoire d’Angelina et de John, faisant écho à l’enquête pour laquelle Clara se passionne.
Vous l’aurez senti, je vais garder un souvenir ému de ce beau roman, que je vous invite à découvrir.
Une citation du roman ? « Il était la beauté et la douleur, la gloire et la souffrance, la vengeance et la grâce, et toutes ces choses étaient décuplées dans leur force et dans leur signification, justement parce qu’elles avaient leur opposé« .
Le Collectionneur de vœux, de Mia Sheridan
Publié le 19 mai 2022 au format poche (8,50€)
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Le roman figure au catalogue de la bibliothèque Sorbier (Paris XXe)
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