Cette année, le Centre des monuments nationaux (CMN) met à l’honneur les graffitis anciens présents dans une trentaine de monuments à travers la saison culturelle « Sur les murs, histoire(s) de graffitis ». Le château de Vincennes est l’un des monuments qui accueillent une exposition sur cette thématique. Je m’y suis rendue pour en savoir plus sur ces témoignages du passé gravés dans la pierre, à la fois au château mais aussi dans bien d’autres lieux. « Histoire(s) de graffitis » est à découvrir au château de Vincennes pendant cinq mois, jusqu’au 11 novembre 2018.
Le château de Vincennes
À l’Est de Paris, le château de Vincennes a été une résidence royale, avant Louis XIV et Versailles. Son donjon a servi de prison du XVIe au XIXe siècle. Henri de Navarre, futur Henri IV, Denis Diderot, Nicolas Fouquet, le marquis de Sade ou Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau figurent parmi ses célèbres prisonniers. Les lieux ont ensuite été transformés en caserne et en arsenal par Napoléon Ier. La forteresse a protégé Paris avant de subir de sérieux dommages lors de la Seconde Guerre mondiale.
J’ai visité le château pour la première fois avec une amie il y a peut-être déjà pas loin de dix ans ! Je n’habitais alors pas très loin. De mémoire, nous avions suivi la visite avec un audioguide et avions été très intéressées. C’est un bon souvenir !
Comme déjà des souvenirs avec les belles flammes de Zevs : il s’agit de traces d’une exposition qui a eu lieu en 2016. Le feu est représenté à un endroit où se trouve de l’eau autour d’une forteresse.
Histoire(s) de graffitis
Histoire(s) de graffitis se penche à la fois sur les traces laissées sur les murs du château mais aussi sur celles d’autres monuments. Je parle de murs mais les sols, vitres et autres surfaces sont également concernés. Leurs thèmes ? La religion, l’amour, le quotidien, le sexe, etc. Certains sont compréhensibles, d’autres codés.
Dès l’entrée du château, l’on remarque des marques de tâcheron, ou de tailleur de pierre, qui servaient notamment à se faire payer.
J’ai adoré l’anecdote d’un menuisier qui a laissé des notes sur son époque et ce qu’il pensait sous un plancher, sachant que ce ne serait découvert qu’après environ 100 ans. Il s’agit du plancher de Joachim, qui a fait l’objet d’un ouvrage.
Le graffiti peut être vu comme une enquête à mener. On ne voit pas toujours la même chose sur un lieu donné. Il peut par exemple être fait appel à des spécialistes des bateaux pour identifier la période des bateaux gravés ou dessinés.
L’exposition a été l’occasion de découvrir le terme de « graffiteur« , que l’on pourrait employer pour désigner des personnes jusqu’au milieu du XXe siècle. Il se distingue des graffeurs de notre époque.
Le graffiti est associé à des gens pas forcément respectables. Mais, au final, certains artistes jeunes commencent par cela avant de peindre. Le résultat du graffiti peut être très achevé.
Le graffiti laisse une trace qui dit « je suis ici », « je suis présent, je laisse une trace ». Il permet aussi de conserver sa mémoire, de tromper l’ennui voire de transmettre sa foi et ses convictions, y compris politiques. Vous vous en doutez : on en trouve dans les espaces d’enfermement. Les graffitis racontent des épisodes de l’histoire mais différemment.
On peut retrouver des dessins de Michel Ange et le nom de Victor Hugo, qui a fait beaucoup de graffitis. Il y a des références à cet univers dans ses livres : « Les Misérables », « Le Dernier jour d’un condamné », etc. Si le marquis de Sade a été prisonnier au château de Vincennes, il avait en revanche du papier et de quoi écrire : il n’a pas eu besoin des murs !
Mission graffiti : le jeu
Le Centre des monuments nationaux organise un jeu qui a son site dédié : Mission graffiti. L’idée est à la fois d’enquêter sur les graffitis et d’aider des personnages fictifs à mener à bien leur mission, tout en jouant pour gagner des lots.
Dites-moi tout : avez-vous déjà graffité ?
Histoire(s) de graffitis
Jusqu’au 11 novembre 2018
Présentation de l’expo
Château de Vincennes
1 avenue de Paris
94300 Vincennes
Le site du château
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Salut,
C’est quoi l’histoire des graffitis des religions sur les photos de ton article stp ?
Bonjour,
Les graffitis liés à la religion sont représentés sur les 3 premières des 4 photos plus petites (autour de celle sur laquelle il est écrit « être présent, laisser une trace »). Je ne suis pas experte et ai seulement visité l’exposition mais n’hésite pas à aller la visiter et à interroger le Centre des monuments nationaux pour plus d’info 🙂
Bonne journée !
Excellent article ! Je prendrais la peine de modifier le mien sur les secrets de Vincennes afin de vous mentionner, brovo !
Merci, c’est gentil ! Ravie que ce billet vous aie plu 🙂