J’ai regretté d’avoir manqué la pièce « À gauche en sortant de l’ascenseur », le spectacle dans lequel Stéphane Plaza a fait ses débuts sur les planches. J’ai pu y remédier en allant découvrir le comédien et célèbre agent immobilier, aux côtés d’Arnaud Gidoin, dans « Le fusible » au théâtre des Bouffes Parisiens. Comme l’affiche le laisse imaginer, il s’agit d’une comédie. Et même plus précisément un vaudeville. C’est aussi la seconde pièce écrite par Sylvain Meyniac. La mise en scène est signée Arthur Jugnot.
Avant de vous parler de nos impressions sur la pièce, je voulais vous dire que je ne vais pas très souvent aux Bouffes parisiens mais que ce théâtre est magnifique : je me le dis à chaque fois ! La façade me fascine depuis longtemps et les couloirs rouges font voyager dans le temps en moins de deux secondes. J’adore ces théâtres aux tentures rouges !
Paul, un homme d’affaire de 45 ans, est sur le point de changer radicalement de vie… Il a tout organisé dans les moindres détails : la vente lucrative de son site internet à une compagnie Russe, son divorce et son départ sur une île paradisiaque avec sa maîtresse….
Seul confident de son stratagème et de ses projets du lendemain : son ami Michel, génie de l’informatique naïf et gaffeur qui suit Paul comme un phare…
Mais à la veille de ce jour fatidique, tout bascule : un court-circuit fait exploser le four au moment même où Paul se trouve dans la cuisine. Il sort indemne, mais contre toute attente, a totalement perdu la mémoire…
« Le fusible » est assurément une pièce drôle. Elle commence par un monologue de Stéphane Plaza. Nous avons d’ailleurs bien aimé la présentation des personnages à travers le discours de Paul. On entre vite dans l’histoire et on ne s’ennuie pas.
Stéphane Plaza est très drôle et bon comédien. Il a un vrai échange avec le public, qui le connaît et est parfois venu spécialement pour lui. Le comédien s’adresse à lui à certains moments. On voit en tout cas qu’il y a une connexion particulière. Sans être des fans de Stéphane Plaza, on ne peut que lui reconnaître un certain talent et une propension naturelle à amuser la galerie. Son humour semble plus subtil sur scène qu’à la télévision. Son côté clown se retrouve tout de même largement dans « Le fusible ».
À ses côtés, Arnaud Gidoin incarne Michel, un personnage d’égale importance et aussi naïf et à l’Ouest que son ami est rusé et dans le contrôle. J’ai été épatée par son interprétation. Il était son rôle.
La pièce repose en grande partie sur leurs épaules car ils occupent l’un ou l’autre la scène à chaque instant.
Nous avons été très marqués par les multiples coups et chutes que font, donnent et reçoivent les deux hommes. J’ai beau réfléchir, je ne vois pas, pour chaque cascade, quel est le truc qui fait qu’ils ne se blessent pas. J’espère que la troupe a un bon ostéopathe !
La pièce à un troisième homme : le pédiatre spécialisé dans les troubles de la mémoire, incarné par Philippe Dusseau. Peu présent, il marque pourtant bien les esprits. Ses scènes étaient percutantes. De vrais sketchs ! Il incarne parfaitement le spécialiste en psychologie qui a, lui même, un sacré problème. Je ne vous en dis pas plus.
À leurs côtés, trois comédiennes leur donnaient le change.
Juliette Meyniac est la seule qui n’avait pas un rôle comique et semblait « normale ». Elle joue très bien mais intervient assez peu.
J’ai mis quelques secondes avant de reconnaître Gaëlle Gauthier, vue dans Mamma Mia (quelle métamorphose !), et dans La petite fille aux allumettes. Elle incarne Valérie, une avocate croqueuse d’hommes, perchée sur de hauts talons et habillée au plus court. Son rôle m’a beaucoup amusée.
Irina Ninova, « la Russe », ne fait que quelques apparitions. Nous avons un peu moins bien compris son rôle dans l’histoire. Rien de grave cependant.
Le décor, unique, est bien pensé, avec une transparence, que l’on commence à voir dans quelques pièces, bien utile pour montrer la cuisine.
L’histoire est simple mais sympa. On garde toutefois quelques questions à la fin, à la fois sur le devenir des personnages et sur des détails liés à la pièce. Cela ne gâche pas notre plaisir.
Cela faisait un moment que nous n’avions pas vu de vaudeville et nous avons vraiment bien apprécié « Le fusible ». Nous sommes ressortis avec le sourire. Nous avons senti que comédiens et spectateurs avaient plaisir à être au théâtre. La salle était bien remplie et visiblement conquise. Un bon spectacle !
La pièce est annoncée comme durant 1h25 mais dure plutôt de l’ordre de 1h40 sans entracte.
Le Fusible
Depuis le 16 janvier 2016
Du mercredi au samedi à 21h
Matinées le samedi à 16h30 et le dimanche à 15h
Relâches Exceptionnelles
Le samedi 27 février à 16h30 et le samedi 5 mars à 16h30
Le dimanche 17 avril à 15h
Du 1er au 10 mai inclus et les jeudis 2 et 9 juin à 21h
De 10€ à 42€ hors frais de réservation et hors samedi soir
Tarif spécial pour toutes les femmes et notamment les « Valérie »
Théâtre des Bouffes Parisiens
4 rue Monsigny
75 002 Paris
Location : 01 42 96 92 42
www.bouffesparisiens.com
Je serais curieuse de voir si S.Plaza est sur scène comme dans ses émissions !
Le texte le fait forcément rentrer un minimum dans un moule mais le rôle exploite bien son sens de la péripétie. Bref, on le reconnaît bien 😉