Depuis la sortie de ses premiers romans, je suis fidèle à ceux qu’écrit Agnès Martin-Lugand. Tous portent sur un destin de femme et un moment clé de la vie de l’héroïne. Les thèmes du couple, de la vie professionnelle, de la famille, c’est-à-dire les grands pans de nos vies, sont questionnés. Comme son titre le laisse entrevoir, Nos Résiliences est un roman à lire plutôt quand on a le moral (ou juste l’envie bien sûr) car c’est une lecture qui ne se veut pas légère. Nos résiliences m’a fait plusieurs fois pleurer. J’en ai même eu la bouche qui tremblait pour vous donner une idée du niveau d’émotion ressenti. Un nouveau très bon moment de lecture offert par Agnès Martin-Lugand.
Nos résiliences : l’histoire
« Notre vie avait-elle irrémédiablement basculé ? Ne serait-elle plus jamais comme avant ? Étrange, cette notion d’avant et d’après. Je sentais que nous venions de perdre quelque chose d’essentiel. Aucune projection dans l’avenir. Aucun espoir. Rien. Le vide. Une ombre planait désormais sur notre vie. Et j’avais peur. Mais cette peur, je devais la canaliser, l’étouffer, l’éloigner, je ne pouvais me permettre de me laisser engloutir. Un seul instant suffit-il à faire basculer toute une vie ? »
Mes impressions sur Nos résiliences, d’Agnès Martin-Lugand
La quatrième de couverture ne révèle rien des personnages avec lesquels on va faire connaissance ou de la véritable trame de l’histoire. Je vais donc essayer de vous parler du roman sans trop en dire non plus.
L’histoire est racontée du point de vue d’Ava, l’héroïne, qui est galeriste comme l’ont été son grand-père puis son père. Ava vit avec son mari, Xavier, vétérinaire passionné qui part exercer un mois à l’étranger chaque année. Ils ont deux enfants : Pénélope et Titouan. Autour d’Ava et de sa famille gravitent Carmen, une artiste, Idriss, un autre artiste bien plus timide, mais aussi tout « un village » : le luthier, etc.
Du jour au lendemain, tout bascule et le chemin vers la résilience – qui n’est autre que la capacité à surmonter les chocs traumatiques – est un long pèlerinage. Rien n’est plus comme avant quand il se produit un drame. Chaque personnage tient un rôle particulier, un quotidien bancal se tisse d’une nouvelle façon. La solitude ressentie par les personnages est immense. Les uns et les autres sont seuls ensemble, se croisent ou se voient longuement portant leur solitude comme une ombre. L’un des personnages se mure véritablement, ce qui est complexe à comprendre par ses proches comme pour les lecteurs.
Un couple s’invite dans l’histoire : Sacha et Constance, qui n’ont pas des métiers ordinaires. Le lecteur ne rencontre d’ailleurs pas vraiment les deux. J’ai beaucoup aimé ce que l’écrivaine a tissé autour d’eux et de celui des deux qui est en contact avec Ava. L’art est très présent dans le roman et ce qui se produit, à un moment chaque soir, est superbe et donne lieu à des passages vibrants.
Nos Résiliences est un roman pour le moins touchant. J’ai eu les larmes aux yeux ou pleuré plusieurs fois. Et j’ai terriblement ressenti les émotions d’Ava, un personnage qui ne me ressemble pas particulièrement mais qui sonne juste. Elle a fort à faire côté émotionnel et tout ce qu’elle contient ou déverse est très fort.
La fin m’a finalement plutôt surprise. L’on peut en effet parler de résilience.
Le roman n’est pas un coup de cœur à proprement parler car il m’a un peu malmenée et j’ai eu envie de secouer le personnage renfrogné mais il est une nouvelle fois beau et sensible.
Si vous projetez de le lire : bonne lecture !
Seul roman de l’écrivaine qu’il me reste à découvrir : La Déraison !
Nos résiliences, d’Agnès Martin-Lugand
Publié le 20 mars 2020
Prix grand format : 19,95 € – Prix poche : 8,30 €
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