Lorsque l’on m’a invitée à aller voir la pièce « À vies contraires », j’ai vraiment été tentée. L’affiche colorée et le résumé me laissaient penser que l’on passerait un bon moment et j’ai accepté avec plaisir. Cette intuition était bonne car nous avons vraiment apprécié cette comédie présentée deux saisons au festival off d’Avignon !
Pour Arno, ce n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler une bonne soirée. Julie vient de partir.
Il se retrouve seul. Enfin, seul… Pas vraiment.
Sophie et Daniel débarquent à l’improviste. Enfin à l’improviste… Pas vraiment !
Ils ont un « petit service » à demander à Arno. Enfin, « petit »… Pas vraiment !
En résumé :
Arno peut… mais il ne veut pas,
Daniel veut… mais il ne peut pas,
Sophie veut… mais Daniel ne peut pas,
Julie veut… mais Arno ne veut pas !
« À vies contraires » est jouée dans une petite salle du théâtre des variétés. Nous étions bien installés devant une scène qui donne une impression de proximité et nous a bien plu. Nous souhaitons à cette pièce et à sa troupe énergique d’aller au plus vite dans une plus grande salle car elles ont tous les arguments pour. Le rythme est soutenu et les rebondissements ne manquent pas : nous n’avons rien vu venir.
Les comédiens – Alexandre Texier, Marine Montaut, Laetitia Giorda et Julien Roullé-Neuville – se démènent et on les suit avec facilité et intérêt. Les personnages se connaissent depuis longtemps et se taquinent sur leur couleur politique, leurs défauts réciproques, etc. Ils sont parfois bienveillants mais pas toujours francs. Ils abusent de la confiance des uns et des autres, les faisant culpabiliser au nom de l’amour qu’ils se portent. Pour le spectateur, le divertissement est au rendez-vous.
Je vous décris une comédie mais le fond est loin d’être superficiel et peut avoir différents échos pour les uns et les autres dans la salle.
Cela ne va pas être simple de vous en dire beaucoup sans gâcher l’effet de surprise de la pièce, même si ce n’est pas l’envie qui manque de décortiquer un peu toute cette matière ! En effet, on se demande pendant un bon moment quel est le petit service que les amis d’Arno vont lui demander un jour de rupture pour lui ! Et il y a de quoi en tomber de sa chaise !
« A vies contraires » porte sur un sujet de société (non non, pas le mariage pour tous !), dont nous avons d’ailleurs entendu plusieurs fois parler à quelques jours d’intervalle : ici au théâtre, une autre fois au cinéma, une autre dans une série… A vos déductions chers détectives (pour ne pas en savoir trop, ne lisez pas la citation valorisée dans ce billet) ! Mais la réponse est sur scène.
J’avais depuis longtemps envie d’écrire une pièce. L’idée m’est venue après avoir rompu avec mon amie, elle voulait un enfant et moi, non. Dans la même période, mon meilleur ami m’annonce qu’il ne peut pas en avoir. J’ai trouvé intéressant de confronter ces deux points de vue. Je me suis rendu compte, au fur et à mesure de l’écriture, que c’était un biais intéressant pour développer une critique de ce que nous sommes, ce qui nous anime, de la société dans laquelle nous vivons, et surtout, dans laquelle nous nous débattons. De pointer les divergences de chacun pour pouvoir mieux en rire.
En bref, la pièce de Julien Roullé-Neuville nous a bien plu. Nous avons passé un bon moment, souri et poussé des « oh » et des « ah ». À voir si vous aimez les comédies !
Et vous, avez-vous des envies de sorties au théâtre en ce moment ?
À vies contraires (1h20)
Théâtre des Variétés
Petite Salle
7 boulevard Montmartre
75002 Paris
Métro Grands-Boulevards
du mardi au samedi à 20h45