Il n’a fallu guère plus qu’une jolie affiche et qu’un joli concept pour me donner envie d’aller voir « Boyhood » au cinéma. L’idée de voir grandir des acteurs pendant 12 ans était vraiment séduisante et laissait imaginer un certain soin du détail. Le film de Richard Linklater a beau durer 2h45, nous nous sommes laissés tenter. Si nous sommes ressortis un peu mélancoliques du cinéma, « Boyhood » valait la peine d’être vu !
Chaque année, durant 12 ans, le réalisateur Richard Linklater a réuni les mêmes comédiens pour un film unique sur la famille et le temps qui passe. On y suit le jeune Mason de l’âge de six ans jusqu’ à sa majorité, vivant avec sa sœur et sa mère, séparée de son père. Les déménagements, les amis, les rentrées des classes, les premiers émois, les petits riens et les grandes décisions qui rythment sa jeunesse et le préparent à devenir adulte…
Patricia Arquette joue Olivia, une mère célibataire qui semble abonnée aux relations amoureuses foireuses. Elle est prête à partir sur les bancs de la fac pour se sortir de sa condition.
Ellar Coltrane, Mason Junior, est le jeune héros que l’on suit de ses 6 à 18 ans. Lorelei Linklater a le rôle de Samantha, la sœur de Mason. La demoiselle est un peu plus âgée et a un bon capital sympathie, même si elle est pénible au début du film, ne boudant pas la moindre chamaillerie possible.
Ethan Hawke joue le père, Mason Senior. Au début, il est l’absent mais il évolue bien.
Les personnages ne sont pas épargnés par la vie et doivent se battre, même si leur évolution est positive. Je n’ai pas pleuré mais le film reste émouvant. Les personnages sont sensibles ou fragiles et tout est si crédible !
Le niveau du film est tel que l’on n’a même pas à se demander si les acteurs jouent bien : ils incarnent leur personnage. Leur vie et celle du réalisateur ont même quelque peu servi le scénario et les dialogues évolutifs.
Tous les sujets qui font le quotidien, l’enfance et l’adolescence sont abordés : l’école, les relations familiales, les familles recomposées, le sport, les loisirs, les modes, l’amitié, etc. J’ai beaucoup aimé que le film s’ouvre sur « Yellow » de Coldplay et qu’il fasse référence à Harry Potter.
« Boyhood » se déroule au Texas et les ingrédients de la culture américaine sont au rendez-vous : les voitures, le football américain, la route, les casiers à l’école, la toge des diplômés, etc. La religion, les armes, l’élection d’Obama ont aussi leur place dans le film.
Devant l’écran, il est dur de ne pas penser à sa vie, à ses étapes, au passé, à l’avenir (le présent ne dure pas longtemps dans « Boyhood » !). Nos vies comme celles des personnages ne sont souvent pas si mal. Mais qui devient-on ? Comment rester bien à chaque instant ? Mason, au lycée, se pose mille questions existentielles. C’est d’ailleurs cette partie du film, avant la fin, que nous avons trouvée longue. Mason a eu son âge ingrat, il a été tête à claques, pénible ou trop contemplatif.
J’ai peur de trop en dire car le film a besoin d’être découvert. Ce presque documentaire est très respectueux et pudique. On ne zappe pas l’adolescence mais on ne montre pas vraiment et c’est bien comme cela.
Il commence à falloir courir pour aller le voir. Sorti fin juillet, nous avons déjà dû aller le voir dans une petite salle (pourrie).
En bref, si vous n’avez pas peur d’un peu de mélancolie et que vous vous sentez de suivre le destin d’une famille sur douze ans, n’hésitez pas à aller voir « Boyhood ». Ce film change et est réussi.
J’adore le principe, ça doit être fou de les voir évoluer "pour de vrai" !
Oui, c’est vraiment sympa ! À part avec des sagas comme "Harry Potter", on voit peu évoluer les acteurs pour un même rôle…