Le film « Elle l’adore » a fait parler de lui au moment de sa sortie, le 24 septembre. On évoquait notamment sa réalisatrice, Jeanne Herry, fille de l’actrice Miou-Miou et du chanteur Julien Clerc. Mais là n’est pas la raison de faire le déplacement. Ce film, entre la comédie dramatique et le policier, nous a tenus en haleine 1h45 et nous en sommes sortis convaincus.
Muriel est esthéticienne. Elle est bavarde, un peu menteuse, elle aime raconter des histoires souvent farfelues. Depuis 20 ans, Muriel est aussi la première fan du chanteur à succès Vincent Lacroix. Avec ses chansons et ses concerts, il occupe presque toute sa vie.
Lorsqu’une nuit Vincent, son idole, sonne à la porte de Muriel, sa vie bascule. Elle est entraînée dans une histoire qu’elle n’aurait pas osé inventer.
Il y a beaucoup à dire sur « Elle l’adore ».
L’histoire n’est pas sans rappeler celle de Bertrand Cantat et de Marie Trintignant. Si Vincent tue Julie, ce meurtre nous renvoie à de nombreuses questions : qu’aurions-nous fait à sa place ? (en l’occurrence, j’aurais appelé les pompiers mais bon…) Que faire d’un corps si l’on pète les plombs ? Que peut-on faire d’éventuellement stupide dans la panique ? Est-ce que tuer accidentellement est comme tuer de sang froid ? Et est-on responsable si l’on tue celui qui nous agresse ?
Et, au-delà de cela : jusqu’où va l’amour d’un fan pour son idole ? À qui peut-on faire confiance ?
Aucun personnage ne semble très bien dans ses baskets. Julie est hystérique, Vincent est mystérieux et Muriel délire. La fan fait un peu pitié avec ses excès, sa vie « au travers de », les enfants dont elle n’a plus la garde et son quotidien simplet.
La police a évidemment un rôle dans l’histoire puisqu’elle tourne autour d’une disparition. Mon amoureux, très friand d’histoires sombres, a adoré le film – qui lui a fait penser à « Crime d’amour » – et a trouvé que la police française était, pour une fois, représentée comme étant crédible. Le fonctionnement interne de l’équipe et ses petites histoires sont montrés. Les personnages sont autant soignés que les autres. Pascal Demolon m’a particulièrement fait bonne impression, en agent lucide et homme trompé.
Sandrine Kiberlain et Laurent Lafitte tiennent le haut de l’affiche et se croisent en réalité assez peu. J’aime bien l’actrice depuis qu’elle m’a fait rire dans « Romaine par moins 30« . Elle est douée pour les rôles de femmes naïves qui se laissent porter par les événements. L’acteur n’est pas « Laurent Lafitte de la Comédie française » pour rien. J’en avais l’image d’un amuseur mais il joue vraiment juste.
Je ne veux pas trop en dire sous peine de vous spoiler.
Je ne m’attendais pas à la fin qui a été choisie et en aurais probablement préféré une autre mais elle a le mérite de trancher un peu. Et l’on se pose encore des questions sur le devenir de tous en sortant.
« Elle l’adore » n’est pas, habituellement, le genre de films que je vais voir. J’ai été stressée au début de la séance mais suis ressortie satisfaite d’y être allée. Le voir une fois suffit, l’intérêt étant dans les rebondissements.
Si vous en avez l’occasion, à la télévision ou au cinéma, n’hésitez pas, le film est vraiment bon !
Surprenant ce film ! je l’ai beaucoup aimé aussi, bravo à la réalisatrice qui a su nous sortir des sentiers battus !
Contente de lire que tu as aussi aimé ! Du changement, ça ne fait jamais de mal 🙂