J’ai eu vraiment envie de voir « Yves Saint Laurent », le film réalisé par Jalil Lespert sorti le 8 janvier, quand j’ai su que la vie du créateur était portée à l’écran. Je dois avouer que je ne savais rien de sa vie ni même de ce qu’il avait réellement créé. Pire : j’avais l’image des chemises un peu simplettes YSL que j’ai l’impression d’avoir vues en rayon quand j’étais petite. Mon amoureux et moi ne pensions pas assister à un biopic aussi dramatique, drogue et alcool accompagnant la vie de l’homme !
Paris, 1957. A tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture fondée par Christian Dior, récemment décédé. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie. Amants et partenaires en affaires, les deux hommes s’associent trois ans plus tard pour créer la société Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses démons intérieurs, Yves Saint Laurent s’apprête à révolutionner le monde de la mode avec son approche moderne et iconoclaste.
Enthousiasmé par le projet de Jalil Lespert et surtout par la performance de Pierre Niney, Pierre Bergé, le compagnon du défunt Yves Saint Laurent, a autorisé les équipes du film à tourner dans les lieux qui faisaient l’intimité du couple : l’appartement des deux hommes au 5 avenue Marceau, l’atelier du styliste ou encore le Jardin Majorelle à Marrakech où Saint-Laurent imaginait ses collections.
Pour les besoins du tournage, Pierre Niney a eu l’honneur de porter plus qu’une copie des lunettes d’Yves Saint Laurent. L’acteur a, en effet, chaussé la monture que le célèbre couturier portait de son vivant.
Accepter un rôle signifie être prêt à faire des efforts considérables. Si un Christian Bale n’a pas hésité à perdre de nombreux kilos pour jouer Dicky Eklund dans Fighter, Pierre Niney a commencé à fumer pour se glisser dans la peau d’Yves Saint Laurent !
Afin de coller au mieux au personnage d’Yves Saint Laurent, Pierre Niney s’est littéralement imprégné de l’homme, intégrant des vidéos et des interviews du couturier dans son ipod afin de se familiariser avec sa voix jusqu’à l’adopter. Niney a même appris à dessiner comme Saint Laurent grâce au concours d’Audrey Secnazi qui a travaillé avec le créateur.
Le début du film est relativement lisse : le jeune homme est sage, timide, bon créateur. Ça commence à déraper quand il est diagnostiqué maniaco-dépressif. La suite n’est que descente aux enfers et paradis artificiels.
Au moment du décès du créateur, on a beaucoup entendu parler de son compagnon, à qui l’on a envie de remettre une médaille. Il faut plus que de l’amour pour soutenir, porter, cadrer, supporter les infidélités et excès en tous genres de son compagnon. On a envie de secouer le personnage d’YSL, de le faire rentrer dans le droit chemin.
J’ai beau avoir entendu que Pierre Niney livrait une incroyable performance dans le film, j’ai été surprise dès le premier mot qu’il a prononcé. Il incarne le personnage de façon bluffante. Il ne reste pas grand chose du jeune sociétaire de la Comédie-Française. Il n’en a vraiment plus que l’enveloppe…
Guillaume Gallienne, à ses côtés, est aussi crédible et loin de son rôle autobiographique dans « Les garçons et Guillaume, à table ! ».
Charlotte Le Bon incarne Victoire, une amie mannequin. Elle est vraiment belle et je me demandais qui avait été cette femme, dans la vraie vie du couple YSL-Bergé.
Côté mode, les modèles créées chez Dior sont superbes. J’ai vu au moins un modèle que je porterais volontiers, même au quotidien… Si tous les défilés étaient aussi beaux, ce serait chouette ! Ensuite, les créations restent souvent jolies mais on se détache davantage du côté « défilé » pour se plonger dans la vie tourmenté du héros.
Malgré de nombreuses qualités, ce film de 1h46 ne m’a pas semblé durer moins et ma désapprobation des soirées du créateur n’a pas aidé à me régaler de chaque minute. Pourtant les ingrédients sont là et le film est très soigné. Autre point gênant pour nous : la fin, qui tourne un peu court… On a envie de dire « mais encore ? ».
Mon amoureux, pour sa part, a aussi trouvé le jeu d’acteurs exceptionnel, en particulier celui de Pierre Niney. Il est entré rapidement dans l’histoire et a suivi avec intérêt le parcours d’YSL, le voyant devenir vite adulé et fêtard. Il a aimé l’ambiance super clean du début, avec de très beaux vêtements chez Dior. Il a saturé de la succession de scènes de soirées qui constitue le film. Il lui a manqué un épilogue écrit ou quelque chose pour terminer le film.
En bref, nous sommes contents d’être allés voir « Yves Saint Laurent » mais nous n’avons pas été conquis.
Et vous, l’avez-vous vu ?
je vais le voir demain =)
J’espère que tu y trouveras plus d’intérêt que nous… A quelques jours du film, nous avons déjà moins à en dire…
j’ai vu, et j’ai adoré Pierre Niney et la beauté des images en atelier et en défilé. Le reste m’a nettement moins séduite, et Pierre Niney fait le film à lui tout seul !
Tu me rassures : nous semblons être nombreux à avoir cet avis à peu de choses près…