Cette année encore, je participe aux matchs de la rentrée littéraire organisés par Priceminister. J’ai choisi trois romans parmi une sélection effectuée par des blogueurs et ai eu le plaisir de recevoir mon premier choix : Vera, de Karl Geary. Il s’agit là du premier livre de l’acteur d’origine irlandaise. The Guardian promettait, au travers de la relation entre un adolescent et une femme mystérieuse, « une histoire d’amour inoubliable ». Amateurs de comédies romantiques, vous pourriez bien être déstabilisés. L’amour est certes au rendez-vous mais bien moins que le trouble ou le mal-être !
L’histoire
« Vera a la trentaine passée, elle vit dans les quartiers chics de Dublin, à Montpelier Parade. Sonny a 16 ans, il travaille dans une boucherie. Bien sûr, il rêve d’ailleurs. Lorsqu’il croise le regard de Vera, sa beauté lui donne immédiatement le vertige. Vera parle peu. Mais elle sait écouter Sonny comme personne ne l’a fait jusqu’à présent. » (source : site de l’éditeur)
Alors, alors ?
Côté première impression, j’ai trouvé la couverture magnifique. On y voit les jambes et la tenue d’une femme, qui pourrait être ma semblable (je peux avoir ses chaussures ?).
J’ai lu le roman assez facilement, sur mes temps de trajet en métro. L’histoire ne m’a pas tenue en haleine mais le style de l’auteur – qui aurait mis quatre ans à écrire le livre ! – reste agréable à lire. L’on avance sans difficulté dans le texte, sans caler comme on peut le faire parfois quand un livre ne nous plaît pas. Le narrateur utilise le « tu » en parlant du héros, Sonny, c’est assez peu commun !
Le livre aurait pu s’appeler « Le petit délinquant amoureux » si l’on n’avait pas cette indulgence pour Sonny et si Vera n’accaparait pas toutes ses pensées. On voudrait secouer ses 16 ans, le traîner honorer ses obligations tout en le laissant rêver. Cigarettes, alcool, vols, violence : impossible de s’identifier à lui ! On sent les circonstances atténuantes avec sa mère qui court après le sou, son père qui laisse échapper chaque denier, etc.
Vera est la femme « mûre » (qui doit avoir mon âge ! ah ah), qui semble porter plus que le poids des ans sur ses épaules. D’elle, on sait peu de choses. Elle vit dans de beaux quartiers, elle n’a pas grand appétit pour la vie, semble cacher des choses et est l’objet du désir de Sonny.
L’histoire entre Sonny et Vera ne (me) fait pas rêver. Je ne me suis pas vraiment attachée à eux, ni à leur couple, qui se forme très tardivement. Le roman entraîne dans une spirale négative qui semble ne pas avoir de fond. J’avoue que j’aime quand l’espoir et l’envie de s’en sortir font partie de la vie des personnages ou des gens. Dans « Vera », il faut accepter de se complaire dans l’obscurité. Le premier amour de Sonny est destructeur.
Vous l’aurez compris : j’ai été assez déçue du décalage entre la promesse du livre (une histoire d’amour !) et ce que j’y ai trouvé. Le roman reste bien écrit et se lit assez facilement et rapidement. Si lire des histoires contrariées avec des héros qui ne font pas grand chose pour rester à flot ne vous chagrine pas alors foncez ! Les fleurs bleues dans mon style préféreront d’autres livres.
Et vous, avez-vous fait des découvertes pour cette rentrée ?
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C’est toujours décevant quand un livre ne tient pas ses promesses. idem pour toute oeuvre d’ailleurs. Merci d’avoir partagé ton avis.