En ce début d’année, le théâtre Rive gauche, situé dans le quartier de Montparnasse, présente « Hôtel des deux mondes », une pièce signée Éric-Emmanuel Schmitt. Si la réflexion est intéressante et le jeu des comédiens convaincant, Monsieur et moi sommes sortis de ces deux heures de spectacle avec un avis assez mitigé. Nous espérons que « Le Bal », également à l’affiche, saura davantage nous emporter.
Photos de l’article : Fabienne Rappeneau
« Hôtel des deux mondes » : l’histoire
Aucun client ne sait comment il est arrivé à l’Hôtel des deux mondes. Ni quand il en repartira. Dans ce lieu étrange, tout devient possible, même les miracles.
Huit personnes s’interrogent, se disputent, se moquent, s’attendrissent, voire s’aiment. Certains changeront, d’autres pas, chacun restant le maître de son chemin.
Un suspense métaphysique entre rêve et réalité, une comédie philosophique où Éric-Emmanuel Schmitt, l’auteur du « Visiteur », poursuit sa recherche éperdue du sens et pose le mystère comme raison même d’espérer.
« Hôtel des deux mondes » : alors, alors ?
« Hôtel des deux mondes » est une réflexion sur la vie, la mort, le temps où l’on est suspendu entre les deux et les choix que l’on fait. La pièce parle du désir et de la peur que l’on peut éprouver d’aller dans une direction ou dans une autre, vers la vie ou vers le ciel. L’auteur nous montre comment un sujet ne décide pas vraiment du chemin qu’il va emprunter. Nous aurions imaginé une plus grande influence du psychisme sur la suite des événements. La pièce est plus destinée à nous faire réfléchir qu’à nous divertir. Elle est l’occasion de poser la question : est-ce qu’il y a un au-delà ? Ou plutôt : quelles sont les dimensions que nous pourrions ne pas connaître ? C’est dans une sorte d’antichambre qu’ont lieu les réflexions plus ou moins philosophiques de ceux qui sont dans l’attente.
Au début, j’ai eu du mal à entrer dans la pièce. J’ai aussi été un peu déçue par les décors, très simples. Ce ressenti reste très personnel car j’adore être épatée par les décors de théâtre. J’ai ensuite réussi à bien suivre les deux heures de spectacle même si je lui ai trouvé des longueurs.
Les comédiens sont investis dans la pièce et jouent vraiment bien. Cela ne suffit pas forcément à développer des émotions en nous ou à transcender la pièce. Je me suis plutôt attachée aux personnages. Davy Sardou est un très crédible Julien Portal. Jean-Paul Farre et Michèle Garcia sont attendrissants et sages en mage Radjapour et en Marie. Monsieur n’a d’ailleurs ressenti de la sympathie que pour Marie, la femme de ménage, parmi tous les personnages (il a pourtant le prénom et l’âge du personnage principal !). Jean-Jacques Moreau est un irritant président Delbec. J’ai aussi apprécié le rôle tenu par Odile Cohen, l’assez doux docteur S. Le personnage qui intervient le plus tard est Laura, jouée par Noémie Elbaz. J’ai trouvé le rôle un peu « too much » et n’ai été que partiellement convaincue. Nous avons aussi trouvé un peu curieux les personnages des anges, qui ne parlent pas et ont des expressions ironiques ou de bien-être qui nous laissent dubitatifs.
Des relations se créent entre les personnages, qui pourront peut-être se retrouver dans la vie ou aux cieux. Je ne veux pas en dire trop mais je suis restée réservée sur un événement de la pièce. J’ai frissonné et ai suivi l’évolution de l’histoire de l’hôtel des deux mondes avec un certain intérêt mais n’ai ni ri ni pleuré… Le dénouement nous a quelque peu laissé sur notre faim.
La bande annonce vous donnera peut-être envie d’en voir plus !
« Hôtel des deux mondes » nous a un peu laissés sur le bord de la route – j’aurais aimé vous dire autre chose – mais peut-être n’avions-nous pas les bonnes attentes ?
Et vous, est-ce que l’histoire vous tente ?
Hôtel des deux mondes
Depuis le 19 janvier 2017
Du mardi au samedi à 21h
Matinée le dimanche à 15h
Tarifs guichet : de 27 à 45 €
Théâtre Rive Gauche
6 rue de la Gaîté
75014 Paris
Métro : Edgar Quinet ou Gaîté
Location : 01 43 35 32 31
www.theatre-rive-gauche.com