Monsieur est de longue date un fan de « Columbo ». Je n’avais jamais vu d’épisode de la série avant que l’on soit ensemble et dois avouer être la première surprise d’adhérer à cet univers. Car, oui, nous avons l’intégrale à l’appartement. Dans chaque épisode, un riche homme d’affaires de Los Angeles se débarrasse d’un proche, régulièrement sa femme d’ailleurs, pour toucher rapidement un héritage ou en tirer quelque bénéfice.
Le lieutenant Columbo parvient toujours à résoudre l’énigme des meurtres sur lesquels il enquête. Sous des airs de pauvre homme, il est un véritable poil à gratter. Il devine souvent vite qui est le meurtrier, régulièrement d’ailleurs la personne qui veut être tenue au courant de l’avancée de l’enquête ou qui élabore le plus de scénarios. Les suspects sont vite excédés et cuisinés à coup de « dernières petites questions » et de détails relevés.
La « machine » Columbo est parfaitement huilée et le spectateur jubile devant les enquêtes. Quelle n’a donc pas été mon agréable surprise de découvrir que « Columbo » était à l’affiche du théâtre Michel en cette rentrée. Il n’était pas envisageable de ne pas aller la découvrir ! Nous avons appris à cette occasion que « Columbo, meurtre sous prescription » était à la base une pièce de théâtre de William Link et Richard Levinson. La série s’en est inspirée. La pièce adaptée par Didier Caron est donc un retour aux sources et non une adaptation de la série.
Dans « Columbo, meurtre sous prescription », un psychiatre a femme et maîtresse et va utiliser la complicité de l’une pour se débarrasser de l’autre. Nous nous sommes rapidement rendu compte que nous avions vu l’épisode correspondant au pitch de la pièce.
L’ambiance est bien reproduite, que ce soit par rapport à l’idée que l’on a de l’univers de la pièce ou la décoration. Nous sommes projetés dans les décors des années 70. Tout est en place : le mobilier du cabinet du psychiatre, la sonnerie du téléphone, le whisky sur le bar, etc. Le décor est très fonctionnel et permet aisément de naviguer entre le cabinet du docteur et son appartement, moyennant quelques instants « dans le noir ».
Le docteur, sous les traits de Pierre Azéma, est parfait dans son attitude, ses vêtements, sa façon de s’exprimer. Il est extrêmement élégant et porte toute la classe à laquelle on s’attend. C’est notre personnage coup de cœur pour cette représentation. Martin Lamotte joue bien le rôle d’un lieutenant soupçonneux, entêté et qui joue de son aspect simplet et négligé pour faire parler l’assassin. Il est évidemment difficile de reproduire visuellement la prestation de Peter Falk. Monsieur a trouvé que le Columbo du théâtre prenait plus à cœur les remarques que l’on lui faisait que le Columbo de la série. Il était un peu plus agressif, toutes proportions gardées. Martin Lamotte s’est réapproprié le rôle.
Les deux autres personnages fonctionnent bien aussi. La maîtresse, jouée par Karine Belly, est amoureuse, émotive et un peu névrosée. L’ami, incarné par Stéphane Boutet, est très loyal, aveugle à la duplicité du docteur et figé dans ses bons principes.
Les ponts entre la pièce et la série sont forcément nombreux lorsque l’on voit les deux. Les génériques de début et de fin laissent imaginer que l’on est devant un écran. Certaines musiques ou certains sons viennent souligner l’action.
Nous avons trouvé que la pièce était vraiment bien. On est dans l’ambiance des le début. Monsieur aimerait trouver un rendez-vous régulier au théâtre avec certaines enquêtes de la série portées sur les planches. Il est intéressant de voir la pièce qui a inspiré la série et de voir comment l’un est traité par rapport à l’autre, sachant qu’un épisode est plus court d’une vingtaine de minutes et permet une plus grande diversité de lieux.
L’élément de la pièce qui pourrait ne pas plaire à tous est que le rythme est lent : la pièce est basée sur les dialogues et non sur le comique de situation. Il faut attendre que l’enquête se déroule tranquillement.
Par ailleurs, les rangs du théâtre sont assez serrés pour les grandes jambes mais la visibilité sur la scène est très bonne car l’inclinaison de la salle est bien pensée.
« Columbo, meurtre sous prescription » mérite vraiment d’être vue par les amateurs d’enquêtes, de pièces policières ou de Cluedo. Pour les fans, cela va sans dire, le déplacement est obligatoire ! Les amateurs de théâtre ne devraient pas être déçus.
Et pour vous, qu’évoque Columbo ?
« Columbo, meurtre sous prescription »
Jusqu’au 22 janvier 2017
En soirée du mardi au samedi à 21h
En matinée le samedi à 17h et le dimanche à 16h30
Catégorie 1 : 40€
Catégorie 2 : 25€
Rangée Or : 42€
Théâtre Michel
38, rue des Mathurins
75008 Paris
01 42 65 35 02
Salle climatisée