J’ai eu le plaisir d’être invitée à Anvers par l’office du tourisme de la Flandre. Cette première pour moi dans la ville belge s’est déroulée juste avant le lancement du festival « Anvers Baroque. Rubens, une source d’inspiration », qui rend hommage, depuis début juin et jusqu’à janvier 2019, à l’artiste anversois Pierre Paul Rubens et à son héritage baroque. Ce festival marque le début du programme « Maîtres flamands » 2018-2020.
Pour vous présenter Anvers à travers quelques chiffres, la ville compte 520 000 habitants (et la Belgique 11 millions), est le 2e port d’Europe et le plus grand port de café !
Anvers est un port et une ville d’art et de culture mais pas seulement. Elle est le numéro 1 mondial du commerce du diamant, de très loin. 84% de tous les diamants bruts et 50% de tous les diamants taillés seraient vendus et achetés à Anvers ! Un musée du diamant, le Diva, est ouvert à la visite pour tous les curieux sur le thème de la pierre plus ancienne que les dinosaures !
J’ai séjourné deux jours sur place et ai commencé à visiter la ville avec deux guides, l’une francophone, l’autre anglophone, avant de parcourir la ville par moi-même d’après un programme concocté pour moi selon mes goûts. Je vous raconte ma découverte de la ville !
Brabo, la Grand-Place et la main, symbole d’Anvers
La statue de Silvius Brabo s’élève au centre de la Grand-Place. L’homme aurait tué le géant Druon Antigone, représenté étendu à ses pieds, car celui-ci demandait une somme trop élevée aux bateaux qui arrivaient à Anvers et leur coupait la main s’ils ne payaient pas. Brabo aurait jeté la main du géant dans l’Escaut. La main est le symbole de la ville, que l’on trouve aussi en gâteaux ou en chocolats.
La cathédrale Notre-Dame
La cathédrale Notre-Dame a été construite en 169 ans, à partir de 1352. Son projet, mené sans plan, a évolué pendant ce temps : cela la rend atypique. Elle accueille plusieurs œuvres de Rubens : « L’Érection de la croix », « La Descente de la croix », « La Résurrection du Christ » et « L’Assomption de la vierge ».
Une belle œuvre est intégrée à la place, devant la cathédrale. Elle s’inspire de « A dog of Flanders », un roman de 1872. Il s’agit de l’histoire d’un petit garçon orphelin et de son chien, écrite par une écrivaine anglaise très prisée au Japon et en Corée du Sud. « A dog of Flanders » se termine dans la cathédrale.
L’église Saint-Paul
L’église Saint-Paul, qui date de 1571, accueille de nombreux tableaux – y compris de Rubens, Jordaens et Van Dyck – et statues. Le calvaire à côté de l’église mérite lui aussi la visite !
L’église Saint-Charles Borromée d’Anvers
L’église Saint-Charles Borromée, construite il y a 400 ans, est présentée comme l’église de Rubens par excellence. Le maître a même contribué à l’ornementation de la façade.
Le béguinage
Avant que n’ouvrent les musées, je suis allée découvrir le béguinage, qui n’accueille plus de béguine depuis 1986 : l’église de près de deux siècles, les paisibles allées et une vue sur le jardin intérieur… Les lieux méritent le coup d’œil !
À la découverte des musées d’Anvers
L’offre touristique d’Anvers est assurément riche. Tous les musées que j’ai visités avaient en commun de proposer des casiers pour découvrir les lieux dans de bonnes conditions et des guides ou livrets assez détaillés pour approfondir le parcours. L’appli gratuite Antwerp Museum App peut également vous accompagner.
Le musée Plantin-Moretus
Le musée Plantin-Moretus a indiscutablement été un coup de cœur. Pendant une à deux heure(s), le visiteur pousse les portes, parfois lui-même, de l’ancienne demeure de Christophe Plantin et des générations qui lui ont succédé. Ce relieur et travailleur du cuir est arrivé à Anvers depuis la France au XVIe siècle. La devise de ce brillant homme d’affaires était « Par le travail et la constance ». Il est à l’origine de l’imprimerie Officina Plantiniana, qui s’est développée dans d’autres villes européennes. Huit générations ont continué à travailler dans l’édition.
Le musée a un charme fou. Je me suis exclamée à coups de « wahou » quand je découvrais une nouvelle salle. J’ai trouvé la visite presque émouvante tant les lieux étaient beaux. Tout se joue dans les détails, jusqu’au plancher qui craque et qui donne encore plus de vie aux lieux. On sent qu’il s’agit d’une demeure avec ses petits escaliers pour passer d’une pièce à l’autre. Ça sent bon (sans doute grâce à l’entretien du parquet) et c’est si beau !
La maison de Rubens
Pierre Paul Rubens (1577-1640) s’est marié pour la première fois l’année de ses 33 ans et a acheté une maison à Anvers, dans laquelle il a vécu jusqu’à la fin de ses jours. Amateur de l’Antiquité romaine et de la Renaissance italienne, il l’a transformée selon ses goûts et y a rassemblé des œuvres. L’artiste recevait des hôtes de marque, travaillait dans son atelier avec ses élèves, assistants et collègues. Aujourd’hui, il ne demeure que peu de vestiges de l’époque et l’on visite une demeure qui semble pourtant avoir pu être habitée par lui presque en l’état. Rubenshuis peut se visiter en une heure environ.
La maison Snijders & Rockox
Lors de mon escapade à Anvers, mon hôtel était situé juste à côté de la maison Snijders & Rockox. Je n’ai pu qu’aller la découvrir ! Snijders était un collectionneur d’art et peintre de natures mortes et d’animaux. Rockox était un collectionneur d’art et mécène. Une quarantaine de minutes permet déjà un bon tour si l’on n’entre pas dans les détails de chaque œuvre.
Le Museum aan de stroom (MAS)
Le MAS, plus grand musée d’Anvers, marque de par son architecture. Il est construit sur le site d’un ancien entrepôt du XVIe siècle. Il est doté d’une terrasse – accessible gratuitement – qui offre une belle vue sur la ville. De loin, l’on croit même voir deux imprudents qui s’approcheraient un peu trop du bord… Plus près d’eux, on sourit de voir ce qu’il en est réellement !
Prise par le temps, j’ai fait une visite en mode express en une trentaine de minutes mais cela m’a permis de me faire une idée des collections, tournées aussi bien vers le passé que le présent et l’avenir. Au-delà de ça, j’ai constaté que la visite se vivait comme une expérience : des activités sont proposées, pousser une porte peut apporter des surprises… Certaines vitrines évoquent un peu les collections du Quai Branly. Mais l’on en apprend aussi plus sur Anvers en tant que port, on se remémore que le Congo était une colonie belge (« Tintin au Congo », ce n’était pas pour rien), etc.
Red star line
Red Star Line revient sur l’histoire des deux millions d’émigrés qui ont navigué vers l’Amérique à bord des bateaux de la compagnie du même nom, entre 1873 et 1935. La scénographie du musée est travaillée. La visite, complète et intéressante, m’a rappelé celle d’Ellis Island à New York, point d’arrivée des paquebots aux États-Unis. J’ai aussi eu une pensée pour le film Brooklyn. On y voit des maquettes, des affiches, des affaires de passagers… et jusqu’à des moules à gaufres ou à tartes emportés par une famille au Canada en 1891-1892 ! Mon emploi du temps ne m’a pas permis de prendre mon temps au Red star line mais j’ai rapporté de quoi en apprendre plus de chez moi après avoir observé les collections.
L’art n’est pas que dans les musées
En visitant Anvers, on remarque la présence de Marie, figure catholique, à de nombreux coins de rue et souvent assortie d’un éclairage de rue, qui profitait à la communauté et évitait un impôt supplémentaire. C’est Philippe II, roi d’Espagne, qui a imposé la religion catholique. Il a fallu à l’époque montrer que l’on adhérait à la nouvelle religion.
Dans un registre plus XXIe siècle, j’ai apprécie voir, au fil de mes promenades, des œuvres de street art dans les rues d’Anvers. Je ne l’avais pas repérée avant mon départ mais il existe une appli Street Art Antwerp, destinée à localiser les œuvres murales.
Vlaeykensgang
Vlaeykensgang est entre le passage et les ruelles. Le lieu , très charmant, nous transporte un peu à la fin du XVIe siècle. Il relie le Oude Koornmarkt et la Pelgrimstraat. il est possible d’y flâner ou de s’attabler à la « terrasse » d’un restaurant.
Anvers au fil des rues
Sur la rive de l’Escault se dresse le Steen, un beau vestige de ce qu’était le château fortifié d’Anvers.
De nombreuses bâtisses anversoises ont un « pignon à redents », caractéristique de l’architecture flamande. Un plaisir à regarder !
Mais la ville réserve d’autres belles surprises architecturales !
La maison des bouchers se visite mais sur des thèmes que l’on ne soupçonnerait pas sur le papier : la musique et la danse !
En longeant l’Escault, le paysage change, nous rappelant qu’Anvers est un port, même si je ne suis pas allée jusque là-bas.
Qui dit Belgique dit aussi… chocolat ! The chocolate line est l’une des adresses réputées d’Anvers. Elle ne manque pas d’originalité car j’y ai même goûté un chocolat au bacon ! C’est Napoléon en personne qui vous y accueille.
Aller à Anvers en Thalys
Anvers est à 2h de Paris en Thalys. Le trajet passe donc vite !
À l’aller, j’ai testé la classe premium. Le voyage comprend alors des services supplémentaires : la mise à disposition de magazines mais aussi d’un repas. Prendre son petit-déjeuner dans le train lorsque l’on s’est levé tôt est particulièrement agréable ! Le plateau était vraiment complet : pain, confiture, petite viennoiserie, yaourt, jambon-fromage ou gâteau, thé du Palais des thés ou café, jus (le banane-passion remportait tous les suffrages le jour de mon trajet !), fruits coupés.
Si les gares et leur quartier ne sont pas toujours les meilleurs ambassadeurs d’une ville, il faut noter que la gare d’Anvers est superbe ! On la croirait installée dans une cathédrale. Elle ne date pourtant que de 1905.
J’espère vous avoir donné envie avec ce retour sur mes visites !
Si vous souhaitez visiter Anvers pendant le festival, sachez qu’il existe une carte Baroque Festival Card. Pour 25€, elle permet l’accès à la maison de Rubens, aux expositions du festival, à la cathédrale et à l’église Saint-Paul. Vous trouverez plus d’info sur antwerpbaroque2018.be.
Et vous, connaissez-vous déjà cette ville belge ?
Merci à Visit Flanders d’avoir permis cette belle escapade !
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Wahou c’est très beau ! Ok, je pense y faire un tour d’ici l’année prochaine.
Merci pour la découverte <3
La ville est vraiment chouette c’est vrai ♥ Merci de ton petit mot !