Sur ma liste au père Noël figurait le spectacle « Un été 44 », monté cette année au théâtre Comédia. Puisque nous avons été sages, nous avons trouvé deux places sous le sapin et sommes allés découvrir avec enthousiasme cette création française. Si « Un été 44 » n’est pas mon spectacle préféré de la saison, il compte de nombreuses qualités et nous avons passé une bonne soirée. Il vous reste quelques semaines pour aller découvrir cette comédie musicale !
Un été 44 : l’histoire
« Yvonne, Rose-Marie et Solange sont trois jeunes filles de Normandie. Yvonne est infirmière. Solide et sensible, elle veille comme une louve sur ses camarades. Rose-Marie est une fleur sauvage, insouciante et sans cesse amoureuse, mais fidèle à ses amies. Solange est belle et profonde. Une enfant perdue qui laisse déjà paraître la femme de caractère que la vie fera d’elle.
Comme toutes les filles de leur âge, malgré la guerre, elles rêvent d’avenir et d’amour. L’Histoire va venir bouleverser leur existence. Du 6 juin 1944 jusqu’à la Libération de Paris, des caves de Caen sous les bombes aux lampions de la Capitale en fête, elles vont se découvrir au cours d’un voyage qui changera leur vie. Avec Petit René, résistant en devenir, elles croiseront la route des soldats venus libérer l’Europe mais aussi des civils brisés par la guerre. Willy, le GI, ou Hans, le traducteur de la Wehrmacht, sont quelques unes des figures qui jalonneront leur odyssée, faite de joies immenses et de peines inconsolables. L’une d’elle trouvera l’amour, une autre le perdra et la dernière trouvera sa voie au milieu des décombres. Le parcours d’anonymes, de héros quotidiens au milieu des remous de la grande Histoire. L’été 44 en chansons pour raconter leurs 20 ans et notre Liberté. »
Alors, alors ?
Peut-être est-ce parce l’on sortait d’une longue marche rapide dans le froid et que j’étais encore stressée de ma journée mais il m’a fallu une quinzaine de minutes d’adaptation pour bien entrer dans le spectacle. Cela me faisait bizarre d’entendre chanter des soldats étrangers en français. J’avais aussi du mal à voir au-delà des artistes costumés. Heureusement, j’ai ensuite réussi à être emportée par l’histoire et ai vraiment apprécié le spectacle.
La première partie se passe à Caen. On fait la connaissance des trois jeunes femmes que l’on va suivre sur quelques mois de leur vie. Alice Raucoules prête ses traits à Yvonne Gauthier, une jeune Normande d’une grande tristesse. À ses côtés, Barbara Pravi joue avec entrain une Solange Duhamel féministe, pétillante, pleine d’entrain. Sarah-Lane Roberts incarne Rose-Marie, un cœur inconstant mais d’une grande gentillesse elle aussi.
J’ai particulièrement été touchée par la chanson sur « Les Québécois » – volontairement inspirée de « La complainte du phoque en Alaska », une chanson que j’adore – et Monsieur parce celle sur Mary, chantée par le frère de Solange. Dans le deuxième acte, la chanson « On a pris la route » et la façon poignante d’Alice Raucoules de chanter sa peur ♪ m’ont marquée. Les chansons sont travaillées et ont du sens. De nombreux artistes ont travaillé pour cela : Alain Chamfort, Charles Aznavour, Jean-Jacques Goldman, Maxime Le Forestier, Yves Duteuil, etc.
Les hommes ont aussi toute leur place dans le spectacle : soldats des différentes nations, résistants, etc. Nicolas Laurent est un Petit René qui ne veut pas être si petit que ça et veut agir pour la France. Tomislav Matosin est un Willy O’Brien sûr de lui. Philippe Krier est touchant en Hans Brauer, soldat allemand qui souffre de sa condition.
Deux éléments de décor habillent la scène de part et d’autre. Une cave et un escalier sont installés d’un côté et deux niveaux pour les musiciens le sont de l’autre. Le décor évolue pour le deuxième acte.
Au final, j’ai vraiment été touchée par le récit. Je ne vois décidément en ce moment que des films ou spectacles qui font pleurer car, cette fois encore, la corde sensible a largement été titillée. Rassurez-vous : les saluts et le rappel permettent de se refaire une petite santé avant que la salle ne se rallume !
Monsieur a bien aimé ce spectacle à la trame dramatique. Il a été emporté par l’histoire du destin de jeunes qui avaient 20 ans pendant la seconde guerre mondiale. Il a été lui aussi ému par ce qu’il se passait sur la scène et ou les paroles des chansons. Au départ, il a trouvé que le spectateur avait à se protéger un peu et à ne pas trop se plonger dans les scènes car on imagine que des personnages pourraient mourir…
Le spectacle garde la mémoire de l’époque de la guerre. Devant « Un été 44 », on se pose des questions sur la période de la guerre et ce que nos grands-parents ne nous ont jamais raconté. Je me dis que cela devait être quelque chose ce débarquement avec 2 436 pianos Steinway aux côtés d’autant de soldats américains.
En bref, « Un été 44 » est une « comédie » musicale française réussie. Si vous êtes amateurs de genre, elle est une idée de sortie !
Un été 44
Jusqu’au 26 février 2017
Le Comédia
4 Boulevard de Strasbourg
75010 Paris
Places de 30 à 79€
Le site du spectacle
Les photos de ce billet proviennent du site et des réseaux sociaux du spectacle.