Monsieur et moi avons fait un bond dans le temps de près de cent ans en arrière pour découvrir la pièce « Le Bal », jouée en ce moment en début de soirée au théâtre Rive gauche. L’histoire est tirée du roman éponyme d’Irène Némirovsky sur l’enfance. Le livre serait drôle et cruel. La pièce l’est tout autant !
Photos de l’article : Théâtre Rive Gauche – Droits réservés
Paris, années 20. Antoinette vient d’avoir quatorze ans. Elle rêve de participer au bal qu’organisent ses parents, les Kampf, pour faire étalage de leur fortune récemment acquise. Mais sa mère, plus pressée de jouir enfin de cette opulence tant attendue que de faire entrer sa fille dans le monde, refuse de convier Antoinette au bal. La vengeance d’Antoinette, aussi terrible qu’inattendue, tombera comme un couperet, révélant le vrai visage de chacun.
Le texte d’Irène Némirovsky a été adapté par Virginie Lemoine, qui co-signe également la mise en scène aux côtés de Marie Chevalot.
Le Bal met en scène la famille Kampf :
- Rosine, la mère qui parle toujours trop fort, à la fois amère et rêvant du prince charmant et riche. Brigitte Faure lui donne une sacrée prestance !
- Antoinette, la jeune fille de 13 ans, qui rêve elle aussi d’amour et de faire son entrée dans le monde. Lucie Barret l’incarne avec beaucoup de malice.
- Alfred, le père, parvenu et un peu écrasé par sa femme. C’est Serge Noël qui lui prête ses traits.
À ses côtés :
- Françoise Miquelis est une drôlissime prof de piano, sévère à souhait. Génial !
- Pascal Vannson interprète un valet dissipé parce qu’il connaît bien ses maîtres. Il est bienveillant envers les autres personnages.
Nous avons vraiment bien aimé la pièce. L’histoire sort des classiques et l’on est vite immergés dans le récit. Au début, il est un temps pendant lequel la pièce pourrait à tout moment basculer vers la réussite comme vers un moins bien. Et, assez rapidement : ouf ! « Le Bal » est réussi.
Les comédiens jouent très bien. C’est amusant de voir comme les personnages se comportent les uns par rapport aux autres. Même si le couple est désormais riche, le spectateur voit bien les gens simples et leur basse extraction derrière le masque.
Nous étions consternés par le comportement de Rosine, la mère. Nous n’avions pas vraiment d’empathie pour Antoinette, la jeune fille. La comédienne joue si bien les deux facettes de l’adolescente et ses bouderies méritées que l’on n’est pas que compassion..
La prof de piano est une vraie harpie, qui devient assez touchante à la fin. Elle prend plaisir à voir comment évolue la situation. La scène des gâteaux secs et de l’apéritif était particulièrement drôle. Je ne peux rien vous dire de plus.
Quant au majordome, nous imaginons qu’il se serait déjà fait renvoyer pour son comportement mais c’était amusant pour le spectacle !
Tout le spectacle se déroule au milieu de la même base de décors mais des éléments mobiles permettent de nous faire voyager. Les costumes étaient vraiment travaillés. Jolies tenues de soirée !
« Le Bal » dure 1h10 : le timing parfait.
Françoise Miquelis revient sur scène après les saluts pour nous éclairer sur la vie d’Irène Némirovsky, morte en déportation en 1942. L’auteur a obtenu le Prix Renaudot 2004 pour son œuvre posthume, Suite française. Si la pièce ne fait pas pleurer, cette biographie glissée avant notre départ a vite fait de nous faire monter les larmes aux yeux.
Jolie surprise que #LeBal, en ce moment à 19h au #théâtre Rive gauche 😊 pic.twitter.com/9ZIyDAMNbD
— Le blog de Lili (@LeBlogdeLili) 3 février 2017
En bref, n’hésitez pas à découvrir « Le Bal ». La pièce est efficace, sans prétention et nous a fait passer un bon moment !
Le Bal
Depuis le 28 janvier 2017
Du mardi au samedi à 19h
Relâches exceptionnelles les :
- 10, 24 et 25 février 2017
- 18, 24, 25 et 28 mars 2017
Tarifs guichet : de 21 à 33€
Réductions jusqu’au 14 février 2017
Théâtre Rive gauche
6 Rue de la Gaité
75014 Paris
www.theatre-rive-gauche.com