Hier soir, j’ai fait deux découvertes d’un coup : le Cirque d’hiver et le raï. Le premier est une salle sublime, imprégnée du cirque des Bouglione, le second est un genre musical que je n’écoute jamais en dehors des cinq minutes qui lui sont accordées dans des soirées.
Quand l’une de mes proches m’a invitée à ce spectacle, « Cafés d’Oran », je me suis dit que ce serait l’occasion de voir un spectacle que je n’aurais jamais vu sans cela et de me faire ma propre idée !
Khaled invitait pour ce spectacle Cheba Zahouania, Cheb Sahraoui et Boutaïba Sghir, d’illustres inconnus pour moi !
Les cafés d’Oran : ce qu’en dit le programme
Les cabarets et cafés oranais ont longtemps caché l’hédonisme exacerbé de la culture algérienne à l’œil de la morale. Pas un scandale sans ces lieux où les femmes de « mauvaise vie » chantent, dansent et plus si affinité. Depuis les années 40 jusqu’à nos jours, trimballant des légendes toujours vivaces, les ambiances de ses palais de la nuit ont su faire exploser les préjugés, consacrant des divas fantasmagoriques, et servant de creuset au raï moderne, cette musique rurale d’origine bédouine qui exprime les opinions (ray) et les envies d’une société en pleine transformation.
Alors, alors ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que « Cafés d’Oran » nous a vraiment emmenées loin loin loin de Paris !
Dès le départ, plus de la moitié de la salle se lève et danse, les bras en l’air. À chaque début de chanson, quand les spectateurs reconnaissent un morceau, l’ambiance explose. Sur ce point, c’est sûrement la même chose pour les concerts auxquels j’assiste habituellement mais la différence, c’est qu’hier, j’avais davantage de recul puisque je n’ai vraiment aucune culture raï ! En tout cas, c’est vrai que de nombreuses chansons donnent envie de danser. Mais nous étions un peu trop coincées dans notre culture occidentale pour vraiment aller plus loin qu’un dandinement sur nos sièges !
Sur la piste de cirque, on trouve des chanteurs comblés entourés de musiciens aux looks et instruments orientaux d’un côté et plutôt à la cravate et instruments occidentaux (basse & Cie) de l’autre. Ceci dit, le mélange des cultures était assez discret. Khaled faisait un effort pour parler un peu français au public mais, la plupart du temps, tous parlaient en arabe et nous ne comprenions rien ni à leurs échanges ni aux paroles des chansons. Gloups !
J’étais très étonnée de voir une bonne dizaine de drapeaux algériens et marocains dans le public. Pour moi, les drapeaux, c’est plus pour la Coupe Davis ou la Coupe du monde de foot ! Les chanteurs sont allés embrasser les drapeaux puis s’en sont recouverts les épaules. Même un homme de la sécurité est allé chercher un drapeau marocain pour le ramener à Khaeld, qui a déploré de ne pas avoir aussi un drapeau tunisien… Euh…
J’étais un peu plus gênée encore quand Cheba Zahouania, en chemise manches longues, n’a pas arrêté de demander où étaient les Algériens, et, un peu, les Marocains. Elle réussissait presque à nous faire sentir de trop.
Mais en dehors de cela, je m’avoue impressionnée par la maîtrise vocal des quatre chanteurs et, même si je n’écouterais pas pour autant du raï chez moi, j’ai passé une bonne soirée. 2h30 sans entracte quand même : pas mal pour un baptême ! Et cela m’a permis de découvrir le très bel intérieur du cirque d’hiver !
La dernière représentation a lieu cet après-midi.
La fiche du spectacle Cafés d’Oran
Cafés d’Oran
les 24, 25 et 26 septembre 2010
Cirque d’hiver
110 rue Amelot
75011 Paris
Métro Filles du Calvaire
01 47 00 28 81
www.cirquedhiver.org
Cela a du être bien intéressant. Le Raï est un genre assez méconnu de nous petits occidentaux.
Bon weekend!