Voilà plus d’un an que ma sœur m’a proposé de prendre des places pour « Quelqu’un comme vous », une pièce montée sur les planches du théâtre du Rond-Point, avec Bénabar. Ce dernier étant, pour nous, la première raison de ce choix de billetterie. Nous y sommes allés à cinq et l’impression générale en sortant était plutôt mitigée…
L’histoire
« Une plage, deux hommes. Le vide autour d’eux, trois kilomètres de sable nu, le soleil au-dessus. Mais le plus jeune s’allonge près du plus vieux. Promiscuité dans le désert. Pourquoi ? Les voilà qui s’interrogent. L’un, patron, ours satisfait, niveau social élevé, cherche le repos. L’autre, homme de main, renard futé, trimballe un secret dans sa sacoche. Règlement de comptes, tête mise à prix, assassinat en règle, tout semble possible. Le doute plane et les questions tombent. « Vous ne trouvez pas ça réconfortant, vous, que l’homme ne soit pas seulement une menace pour l’homme ? »
Source : la fiche de « Quelqu’un comme vous » sur le site du théâtre du Rond-Point
Un extrait
Quelqu’un d’autre : Qu’est-ce que vous cherchez ?
Quelqu’un : Une espadrille.
Quelqu’un d’autre : Pourquoi ?
Quelqu’un : Parce qu’il me manque une espadrille.
Quelqu’un d’autre : Pourquoi ça vous ennuie ? Pourquoi ça vous ennuie de m’étaler un peu de crème dans le dos ?
Quelqu’un : Ça m’ennuie, c’est tout.
Quelqu’un d’autre : Ça vous gêne ?
Quelqu’un : Oui. Ça me gêne si vous voulez.
Quelqu’un d’autre : C’est pas moi qui veux, c’est vous qui voulez pas. Pourquoi vous voulez pas ?
Quelqu’un : Parce que je veux pas.
Quelqu’un d’autre : Pourquoi ça vous gêne ?
Quelqu’un : Je vais pas vous faire un dessin.
Quelqu’un d’autre : Pourquoi pas ? Un dessin dans le sable. Parfois c’est plus facile d’exprimer la chose comme ça qu’avec des mots. Ça vous gêne vraiment d’étaler un peu de crème solaire entre les omoplates de votre semblable.
Quelqu’un : C’est pas une question d’omoplates ni de crème solaire.
Quelqu’un d’autre : C’est une question de quoi ? Dites-moi. Je suis sûr que dans votre travail vous dites les choses sans mettre des gants. Pourquoi vous prenez des gants avec moi ?
(Une pièce de Fabrice Roger-Lacan)
Alors, alors ?
Heureusement, j’étais prévenue : la critique ne disait pas le plus grand bien de « Quelqu’un comme vous ». Je m’attendais donc à une pièce moyenne et c’est un peu ce que j’en ai pensé.
Les 746 places (c’est précis !) de la salle étaient loin d’être toutes occupées pour assister à cette petite heure et demie de dialogue entre deux hommes. Trois éléments de décor symbolisent le sable. Une toile représente la mer. Le tout est donc assez dépouillé, mettant en relief les paroles et les déplacements de Bénabar et de Jacques Weber. Un challenge à mettre en scène pour Isabelle Nanty.
Les deux hommes s’en sortent bien, occupant l’espace qui ne paraît pas si désert que ça. Les répliques sont assez laconiques, comme vous avez pu le lire dans l’extrait. Au début, il faut donc s’habituer aux questions qui fusent de la bouche de Bénabar, qui passe vraiment pour un gros pénible (pour rester polie…) à titiller son aîné. Et puis on s’habitue. Mais je suis quand même restée dans l’attente, un peu impatiente, à me demander où on allait et qui étaient ces deux types.
Je reste admirative de la capacité d’absorbion de texte des comédiens. Je les ai trouvés bons. Et, même si parfois j’ai ri, il me semble qu’ils étaient au service d’une pièce un peu faiblarde. Et la fin m’a déçue. J’aurais aimé qu’elle soit plus tranchée. On était quand même loin des pièces que j’ai adorées.
En bref, je suis bien contente d’avoir moins de 30 ans, car à plein tarif, j’aurais pu parler de déception ! Voir Bénabar au théâtre m’a tout de même fait plaisir.
Théâtre du Rond-Point
salle Renaud-Barrault
2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt
75008 Paris
métro Franklin D. Roosevelt (lignes 1 et 9) ou Champs-Élysées Clemenceau (lignes 1 et 13)
réservations 01 44 95 98 21
www.theatredurondpoint.fr
Jusqu’au 10 avril 2011
21h – 15h le dimanche
relâche le lundi
plein tarif : 34 €
tarifs réduits :
groupe (8 personnes minimum) 20 €
plus de 60 ans 25 €
demandeurs d’emploi 16 €
moins de 30 ans 14 € (youpi !)
carte imagine R 10 €
en tournée jusqu’en juin : Aix-en-Provence, Arcachon, Nevers, Bruxelles, etc.
Je ne savais même pas que cette pièce existait !
Pour une fois que la pièce passe par chez moi…dommage qu’elle me tente moyen:) Bises
Il faut dire que la tournée ne doit pas être trop complexe à organiser : il y a trois éléments de décor qui tiennent dans une camionnette, deux comédiens et un peu de technique 😉 Mais c’est
vrai qu’il y a un peu mieux à voir…
Bonne journée 🙂
Je ne savais que Bénabar jouait au théâtre, dommage que la pièce soit « faiblarde »…
Heureusement, lui s’en sort plutôt bien… mais j’aurais préféré une pièce moins contemporaine.
En revanche, j’avais entendu que Raphaël – dans le registre « chanteurs » – était aussi au théâtre et la pièce n’a pas fonctionné, elle a été déprogrammée…